Un nouveau "plan pluie" à Paris pour rendre la ville plus perméable

Devenir une "ville éponge" pour rafraîchir l'air et cesser d'engorger les égouts: la mairie de Paris a présenté jeudi son nouveau plan de gestion des eaux pluviales, qui vise à désimperméabiliser le maximum d'espaces de la capitale, particulièrement minérale.

"Aujourd'hui Paris est à 75% imperméable. On veut inverser la donne en en faisant une +ville éponge+ sur au moins 55% de son territoire d'ici à 2050", a exposé à la presse Antoine Guillou, adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo en charge de la propreté de l'espace public et de l'assainissement.

Le nouveau plan "Parispluie", déclinaison du plan climat adopté à l'automne dernier, prévoit en ce sens de rendre 40% du territoire perméable, principalement en végétalisant l'espace, et de déconnecter 15% des surfaces du réseau des égouts, pour y limiter les rejets d'eaux de pluie et valoriser celles-ci.

Depuis le premier plan du genre, adopté en 2018, "150 hectares ont été végétalisés et désimperméabilisés, et 130 hectares déconnectés du réseau, permettant d'éviter que 950.000 m3 d'eaux de pluie soient rejetés dans les égouts", a expliqué l'élu socialiste.

En moyenne 40 millions de m3 d'eaux pluviales sont rejetés chaque année dans les réseaux d'égouts parisiens où elles se mêlent aux eaux usées. En cas de pluies intenses, le réseau sature et pour éviter un débordement, le surplus est déversé dans la Seine.

Limiter ces rejets contribue à améliorer la qualité de l'eau du fleuve, au bénéfice de la baignade, ouverte au public depuis cet été, et de la biodiversité, fait valoir la municipalité.

La mairie vient de lancer une expérimentation sur des parcelles végétalisés dans le quartier de la Butte-aux-Cailles (sud-est). Les bordures des jardinières de la rue comportent des ouvertures permettant aux eaux de pluie qui s'écoulent dans le caniveau d'aller directement dans la terre, et de "réintégrer le cycle naturel de l'eau", a détaillé Cyril Doizelet, ingénieur en gestion des eaux pluviales à la mairie.

"Au total ce sont 700 m2 de trottoirs et de chaussée dont les eaux pluviales sont gérées à la source, soit environ 430 m2 d'eau de pluie non rejetées aux égouts chaque année", selon l'expert.

Si l'expérimentation réussit, la ville souhaiterait généraliser le dispositif à l'ensemble des rues à faible circulation, c'est-à-dire moins de 5.000 voitures par jour, où le risque de pollution des eaux de chaussées est le plus faible.