Un consortium français veut développer un démonstrateur de transport d'électricité à très basse température, visant la "supraconductivité" pour améliorer la connexion électrique entre des parcs éoliens en mer et le littoral.
Le démonstrateur "représenterait une avancée majeure dans le transport d'énergie depuis les parcs éoliens en mer en adaptant et simplifiant une partie du mode de connexion au réseau électrique", indiquent les partenaires du consortium d'industriels pour ce projet baptisé "SupraMarine".
Le phénomène de supraconductivité, découvert en 1911 par le physicien néerlandais Heike Kamerlingh Onnes, permet de conduire du courant électrique sans perte d'énergie. A très basse température (proche du zéro absolu soit -273,15° degrés), la résistance électrique s'annule, d'où une supraconductivité.
"Les câbles supraconducteurs, refroidis par azote liquide, transportent l'électricité avec une perte d'énergie proche de zéro", soulignent Air Liquide, Nexans, le gestionnaire du réseau à haute tension RTE et ITP Interpipe associés à la grande école d'ingénieurs CentraleSupélec.
"Un tel système présenterait des atouts majeurs pour la transition énergétique, en améliorant la compétitivité de l'éolien offshore (en mer, ndlr) installé à longue distance des côtes, par rapport à un raccordement en courant continu", comme c'est le cas aujourd'hui, expliquent-ils.
"Il pourrait ainsi contribuer à développer le secteur d'activité industrielle de la supraconductivité, tout en participant à la réduction de la dépendance européenne aux importations d'équipements électroniques", selon eux.
Les premiers essais du démonstrateur sont prévus d'ici à 2028. Le projet SupraMarine bénéficie d'une dotation de 7,3 millions d'euros et est financé par l'État dans le cadre de France 2030 opéré par l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
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