Un an après, la ZAD fête l'abandon de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Un an jour pour jour après l'abandon du projet d'aéroport, des habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont marqué jeudi leur victoire par une journée de festivités et annoncé la création d'un fonds de dotation.

Ce fonds vise à racheter des terres et bâtiments sur la zone.

Le 17 janvier 2018 fut "incroyable, c'est une victoire qui marque une génération, une journée qu'on a ressentie comme historique", s'est enthousiasmé Thomas, un habitant de la "ZAD", la zone d'aménagement différé rebaptisée "zone à défendre" par les opposants à l'aéroport.

Décrétant qu'il s'agissait désormais d'un "jour férié", les habitants de cette zone rurale située au nord de Nantes ont organisé pour le premier anniversaire promenades, concerts et un banquet auquel 450 personnes se sont inscrites.

À l'occasion de cette journée, ils ont annoncé la création d'un fonds de dotation qui depuis sa mise en place mi-novembre, a récolté plus de 200.000 euros provenant de quelque 300 contributeurs. L'objectif est de rassembler à terme 2 à 3 millions d'euros.

Baptisé "la terre en commun", ce fonds permettra d'"acquérir des biens et d'en confier l'usage à des personnes qui s'engagent dans le respect des objectifs du fonds, c'est-à-dire le maintien de l'agriculture paysanne, la biodiversité", a expliqué Geneviève Coiffard, l'une des six administrateurs du fonds.

Après l'abandon du projet d'aéroport, dont les prémices remontaient aux années 1960, l'État a choisi de rétrocéder au conseil départemental de Loire-Atlantique l'essentiel des 1.425 hectares de la ZAD: 895 hectares dont le département retrouvera la propriété fin mars ou début avril.

Le Conseil départemental s'est engagé à conclure "dans la foulée" des baux avec des agriculteurs qui ont cultivé ces terres par le passé et avec des porteurs de nouveaux projets agricoles.

Des propriétaires privés doivent aussi obtenir la rétrocession de leurs maisons ou de leurs terres, mais les initiateurs du fonds estiment qu'il ne reste que quelques dizaines d'hectares et qu'une douzaine de bâtiments seront un jour mis en vente.

Les habitants de la ZAD souhaiteraient pouvoir décider eux-mêmes de l'avenir de certaines de ces terres, une alternative aux pouvoirs publics qui vont dire "on va partager ça, on va donner un petit bout pour les écolos et un petit bout pour les amis de Monsanto", selon un habitant Jean-Marie Dréan.

"D'un point de vue biologique cela ne marche pas du tout (...) cela équivaudrait à mettre des barrières au sein de cet espace naturel", a ajouté cet habitant