UE-Mercosur: pas d'accord sur le boeuf sans garantie sur la traçabilité (Guillaume)

L'accord commercial UE-Mercosur sur la viande bovine ne sera pas ratifié par la France notamment s'il n'y a "pas de certitude" sur la "traçabilité" des viandes, a affirmé mardi le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, ce que la fédération des éleveurs bovins juge "impossible".

"L'accord ne sera pas signé si au niveau du boeuf, on n'a pas de certitude sur la traçabilité, pas de certitude sur le bien-être animal, et sur les antibiotiques" administrés aux animaux, a déclaré mardi le ministre devant l'Assemblée nationale.

Le gouvernement français a tracé ces trois "lignes rouges" qu'il entend défendre avant de signer l'accord de libéralisation commerciale négocié entre l'UE et les quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay).

Cette position est "impossible à tenir", a rétorqué Bruno Dufayet, président de la Fédération Nationale Bovine (FNB), dans une déclaration à l'AFP.

"Le gouvernement français n'obtiendra jamais ces certitudes, tout simplement parce que ces clauses sont considérées comme des entraves au commerce international, réprimandées par l'Organisation mondiale du commerce" a-t-il ajouté.

M. Dufayet, qui s'exprime au nom des 85.000 éleveurs bovins allaitants français, souligne que l'Europe "s'est déjà aventurée sur ce terrain-là en matière d'hormones et qu'elle a perdu devant un tribunal de l'OMC".

"Cela a débouché sur de nouveaux quotas sans taxe d'importations de viande sans hormone, qui d'ailleurs viennent d'être réattribués sous pression des Etats-Unis", a dit M. Dufayet.

"Il est impossible d'introduire des clauses de ce type dans un accord commercial", a-t-il répété.

Idem pour les "clauses de sauvegarde" brandies par Bruxelles et le gouvernement français pour essayer de faire passer la pilule auprès des éleveurs qui se sentent menacés par l'accord: "pour qu'elles soient activées, il faut que tous les pays soient déclarés en crise au même moment sur un secteur donné, or c'est quasi-impossible", a jugé M. Dufayet.

A titre d'exemple, il souligne que la situation de l'élevage des jeunes bovins est "catastrophique" en ce moment en France alors que la situation est "bonne" sur ce secteur en Italie et en Pologne.

"Il vaudrait mieux qu'on nous explique qu'il n'y a plus besoin d'élevage bovin en France et qu'on arrête de travailler sur les plans de filière aussi", a conclu M. Dufayet.

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