UE: Jadot veut que la France cesse son lobbying "insupportable" en faveur du nucléaire

La France doit cesser son "lobby insupportable" en faveur du nucléaire, a déclaré mercredi le candidat écologiste à l'élection présidentielle, Yannick Jadot, devant le Parlement européen à Strasbourg.

"Il est temps, à quelques semaines de la présidence française de l'UE (en janvier, ndlr), que la France cesse ce lobby insupportable qui encore une fois se fait au détriment de l'ambition européenne sur le climat", a déclaré le député européen à propos de la "taxonomie verte", une liste d'énergies jugées vertueuses pour le climat et l'environnement actuellement en négociation.

"Le gaz et le nucléaire ne sont pas durables, ne sont pas renouvelables" et donc n'ont rien à faire dans cette liste, a insisté l'eurodéputée écologiste allemande Ska Keller, lors d'une conférence de presse.

La "taxonomie verte", classification que la Commission européenne est censée finaliser d'ici fin 2021, ouvrira l'accès à la finance verte et donnera un avantage compétitif aux filières reconnues, enjeu crucial pour le coûteux renouvellement du parc nucléaire français, mais aussi pour les pays de l'Est, qui misent sur les infrastructures gazières pour réduire leur dépendance au charbon.

Dix Etats de l'UE emmenés par la France avaient publié mi-octobre une tribune soutenant le nucléaire. Lors de la COP26 à Glasgow, les ministres de l'Environnement d'Allemagne, d'Autriche, du Danemark, du Luxembourg et du Portugal ont au contraire déclaré que l'énergie nucléaire était "incompatible" avec cette liste d'investissements considérés comme "durables".

"Il est clair que le nucléaire ne fait pas partie de la solution, c'est trop risqué, trop lent et trop cher", a déclaré par visioconférence, la ministre luxembourgeoise Carole Dieschbourg.

"C'est très très grave ce qui est en train d'arriver, on voit bien que la défense française du nucléaire se construit au détriment du climat", a dénoncé Yannick Jadot.

"On veut que tout ça relève d'une décision démocratique et cela passe par le Parlement européen" et non par "un acte délégué de la Commission", a ajouté le candidat EELV, député européen depuis 2009.