Des sans-papiers employés dans le tri de déchets ont reçu des promesses d'embauche de la part de Veolia, donneur d'ordre du sous-traitant pour lequel ils travaillaient, selon des sources concordantes, la CGT estimant que de nombreux points sont cependant à corriger pour leur garantir "une situation normale".
La CGT avait dénoncé fin août la "surexploitation" de salariés sans-papiers de la part de NTI, une société sous-traitante de grands acteurs des déchets tels que Veolia, Suez ou Paprec.
Le syndicat demandait l'embauche en CDI et la régularisation de dix d'entre eux.
La cinquantaine de salariés employés par NTI avaient vu leurs conditions de travail se dégrader particulièrement pendant le Covid, alors qu'ils étaient appelés à "remplacer les salariés en activité partielle ou pour des raisons de santé", selon Ali Chaligui, délégué CGT.
Certains d'entre eux avaient fini par "occuper" du 28 au 31 août un centre de tri de Veolia, NTI ayant de son côté été "liquidée" selon la CGT.
A la suite de ce mouvement, dix salariés ont été reçus par Veolia, qui "a envoyé mardi des promesses d'embauche". Le groupe a confirmé, sans plus de précisions.
La CGT déplore cependant que "certains éléments de salaires bruts ne semblent pas avoir été pris en compte" et que les "lieux de travail soient très éloignés des domiciles de chacun".
Dans ce dossier, Veolia a assuré qu'il "ignorait" (...) "l'éventuel emploi de salariés sans papiers par NTI", ajoutant appliquer "la plus stricte vigilance aux conditions d'exécution de l'ensemble de ses contrats de sous-traitance".
"Ces gens-là (NTI, ndlr) n'ont jamais fait partie de notre panel de fournisseurs", a réagi de son côté mercredi Mathieu Petithuguenin, directeur général de Paprec. "Ils nous ont été transférés lors de la reprise de marchés publics" et "au fur et à mesure où on s'est rendu compte qu'ils n'arrivaient pas à nous fournir les papiers, on les a systématiquement sortis. (...) Faire bosser des gens sans papiers, on est absolument contre".
Suez de son côté n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
NTI, selon M. Chaligui, a été "liquidée récemment" après des contrôles de l'inspection du travail, pour selon lui "échapper aux sanctions", une partie de ses dirigeants ayant depuis fondé la société AR Environnement.
"Notre entreprise ne participe nullement d'un schéma de fraude", a indiqué AR Environnement dans un communiqué, dans lequel ses dirigeants affirment avoir fondé la société "en décembre 2022, près de 6 mois avant la procédure collective ouverte contre NTI en juin 2023".
Au-delà de l'embauche des salariés sans-papiers, la CGT souhaite obtenir réparation sur des rappels de salaires et une indemnisation pour le préjudice subi. Elle a engagé une procédure aux prud'hommes qui sera examinée le 8 novembre.
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