L'Etat poursuivra en 2024 son aide financière aux collectivités pour gérer les biodéchets, année où trier ses épluchures et restes de repas devient obligatoire en France comme dans toute l'Union européenne, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de la Transition écologique.
"L'Etat poursuivra son soutien aux collectivités à travers le Fonds vert", a précisé le ministère, sans spécifier le montant de ces aides qui dépendra des enveloppes sollicitées par chaque région.
Alors que moins d'un tiers des Français seront desservis au 1er janvier par une solution de tri, le gouvernement souligne qu'il n'y aura "pas de policier pour s'assurer que chacun trie", coupant court aux rumeurs annonçant à tort des amendes.
Sur les deux années 2021 et 2022, le soutien de l'Etat aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), chargés de la collecte et du traitement des déchets ménagers en France, a atteint 100 millions d'euros pour les seuls biodéchets.
Pour 2023, "on sera sans doute à 120 millions d'euros engagés" par l'Etat et ce sera "probablement le même ordre de grandeur" l'an prochain, a détaillé à l'AFP le ministère de la Transition écologique.
"Certaines collectivités ont encore des investissements à poursuivre pour mettre en place les fréquences de collecte, le nombre de camions adapté...", selon la même source.
Maintenir les aides ne signifie "pas un délai (supplémentaire), mais plutôt une volonté d'accélération sur le déploiement", a-t-on souligné.
Au 1er janvier, tous les EPCI seront inscrits "dans la démarche et la dynamique", assure le ministère.
"Si la question est de savoir si 100% des habitants français auront une solution de tri à la source, c'est non, car le déploiement sera en cours", ajoute-t-on de même source.
Moins du tiers de la population, soit environ 20 millions de Français, devraient bénéficier d'ici à la fin de l'année d'une solution de tri des biodéchets mise en place par leurs collectivités, selon l'Ademe.
Ce chiffre inclut les agglomérations ayant un accompagnement, par exemple des bacs composteurs à domicile ou en pied d'immeuble (10,1 millions de personnes au 30 juin), et celles, minoritaires, ayant une collecte séparée (6,1 millions de personnes au 30 juin).
Les solutions vont du banal détournement de ces matières organiques pour les jeter aux poules, en passant par l'utilisation d'un seau versé ensuite dans un composteur ou apporté à un point d'apport volontaire comme pour le verre.
De là, les biodéchets sont envoyés sur des plateformes de compostage ou en méthaniseur pour faire du biogaz.
Le nombre d'habitants desservis par une solution de tri devrait passer à "27 millions courant 2024", selon le ministère qui souligne que la mise en oeuvre se fait "progressivement", au fur et à mesure de l'adaptation des agglomérations.