Transports, sécurité et propreté: Anne Hidalgo décline ses priorités à Paris

Transports, sécurité renforcée, propreté: Anne Hidalgo a décliné jeudi les priorités pour la dernière année de son mandat à Paris, des choix décriés par son opposition qui crient à l'abandon du volet social ou au gouffre financier.

Après une année 2018 marquée par plusieurs dossiers épineux (Vélib, fin d'Autolib, piétonnisation des voies sur berges, et démission de son Premier adjoint, Bruno Julliard), la maire socialiste a indiqué lors de ses voeux aux élus à l'Hôtel de Ville que "protéger les citoyens" faisait partie de ses priorités d'ici les municipales de mars 2020.

L'édile s'est engagée à mettre en place "des moyens supplémentaires" à "La Chapelle - Goutte d'Or, porte d'Aubervilliers, Stalingrad, Danube", des quartiers de l'est et du nord parisien qui "cumulent les difficultés" (migrants, sans domicile fixe, mineurs isolés et toxicomanes errant dans les rues) et qui "ont besoin d'une attention particulière".

Le rapport sur la sécurité commandé l'an passé, sera "bientôt rendu public" et fera l'objet d'un débat lors du conseil de Paris en février, a-t-elle précisé.

Autre dossier, l'insalubrité, régulièrement critiquée par les riverains. "Des équipes urgence propreté continueront de se déployer" pour ramasser "un potelet couché, un encombrant qui n'est pas ramassé, une poubelle qui déborde", a-t-elle ajouté.

Dès mercredi soir, son entourage a annoncé la gratuité des transports en commun pour les enfants âgés de 4 à 11 ans, et le remboursement de la moitié du prix de l'abonnement Imagin'R (soit 175 euros par an et par enfant, selon la mairie) pour les collégiens et lycéens.

Une décision saluée par les membres de sa majorité, comme le communiste Nicolas Bonnet Oulaldj, pour qui "(la) majorité démontre qu'elle entend les problématiques qui agitent l'actualité (...) en redonnant du pouvoir d'achat".

Pour l'opposition, "le bilan d'Anne Hidalgo restera des milliards d'euros de dette", s'est inquiété auprès de l'AFP le président du groupe PPCI (macronistes de droite), Pierre Auriacombe.

"A un an des élections, venir faire des voeux où elle parle de ces grands sujets... on se demande pourquoi elle ne les a pas traités avant", a ajouté cet élu du XVIe arrondissement.

"Mme Hidalgo, après quatre ans et demi de mandat, a découvert le principe de réalité dans sa ville: saleté, difficulté se déplacer, manque de logement, fuite des classes moyennes", a ironisé Jérôme Dubus, porte-parole du groupe PPCI.

"Ces mesures n'ont rien de gratuit", a déploré dans un communiqué le groupe UDI-Modem, "puisqu'elles coûteront 15 millions d'euros par an aux contribuables parisiens". On est "plus près du +trou noir financier+ que du +Big Bang tarifaire+", a taclé le groupe.

Pour le groupe Les Républicains, "le coût de ces mesures est sous-évalué", et devrait atteindre les 28 millions d'euros (contre 7 millions d'euros annoncés) pour le remboursement de la moitié du prix des abonnements pour les collégiens et lycéens, estiment ses élus.

L'opposition de gauche a insisté sur la politique sociale de Mme Hidalgo. "En 2001, il y avait plus de 36% d'ouvriers et employés à Paris. Aujourd'hui il y en a 25%: le bilan est là (...) il est catastrophique", s'est ainsi indignée Danielle Simonnet (La France insoumise).

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