L'utilisation de produits à base de créosote, substance cancérogène utilisée dans le traitement du bois, sera désormais limitée aux traverses de chemin de fer, et l'importation de bois traité avec cette matière sera prochainement restreinte, ont annoncé les autorités.
La créosote, produit de la distillation du charbon, était utilisée jusqu'à présent "en milieu industriel uniquement" pour le traitement préventif du bois contre les insectes et les champignons, bois utilisé pour les traverses de chemin de fer, les poteaux électriques et de télécommunication, les clôtures (agricoles, équestres, routières) et les installations maritimes, a indiqué lundi l'agence sanitaire Anses.
Mais la règlementation européenne permet l'utilisation de cette substance cancérogène et reprotoxique uniquement quand il n'existe pas de produits de substitution appropriés.
A l'occasion de l'examen de demandes d'autorisation de mise sur le marché, l'Anses a ainsi décidé de restreindre l'usage de la créosote au traitement des traverses de chemin de fer.
"Ces autorisations de mises sur le marché sont assorties de conditions d'usage strictes visant à éviter l'exposition des travailleurs et à limiter les risques pour l'environnement" et "s'accompagnent d'un plan de substitution qui sera mis en oeuvre par les opérateurs du réseau ferroviaire afin d'éliminer progressivement la créosote", a ajouté l'agence.
A la suite de cette décision, le ministère de la Transition écologique a annoncé qu'il prendrait prochainement un arrêté pour interdire l'importation des autres produits en bois traités avec de la créosote et la réutilisation sur le territoire pour d'autres usages du bois traité avec cette substance.
"Le gouvernement saisira la Commission européenne dans les prochains jours pour l'inviter, au regard des évaluations de risques par l'Anses, à généraliser ces dispositions au niveau européen", a ajouté le ministère dans un communiqué.