Le prochain appel d'offre pour l'achat de trains de nuit neufs annoncé par le ministre des Transports Philippe Tabarot ne permettra pas d'ouvrir de nouvelles lignes, comme promis par Emmanuel Macron, a déploré jeudi le Réseau action climat (RAC).
"Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a annoncé au Sénat se contenter d'une commande de 180 voitures", a indiqué l'organisation, qui regroupe de nombreuses ONG impliquées dans la lutte contre le changement climatique.
La procédure, qui doit être lancée "prochainement" selon M. Tabarot, concerne le renouvellement du matériel existant et l'achat de près de 30 locomotives, selon le média Contexte.
En 2022, le président de la République Emmanuel Macron avait promis "une dizaine" de lignes de train de nuit d'ici 2030, alors que celles-ci avaient quasiment disparu en France pendant les années 2010.
Depuis la relance du Paris-Nice en 2021, sept lignes, toutes au départ de Paris, sont opérationnelles. Elles desservent Tarbes, Toulouse ou encore Aurillac, sans compter les lignes internationales vers Berlin et Vienne.
"Les trains de nuit n'ont jamais été aussi populaires qu'en 2024, avec un million de passagers transportés en France", soit une hausse de fréquentation de 23% par rapport à 2023, a indiqué le responsable transports du Réseau action climat (RAC), Alexis Chailloux.
Dans une carte présentée par Emmanuel Macron en 2022, deux lignes ne passant pas par Paris étaient envisagées: l'une entre Nice et Bordeaux et l'autre entre Nice, Strasbourg et Metz. Une autre liaison internationale entre Paris et Barcelone était également au programme.
Mais le volume de commandes envisagé "permettrait tout juste de moderniser les trains sur les lignes existantes", regrette le RAC, qui reconnait malgré tout que "c'est la première fois depuis 40 ans que l'Etat commande des trains de nuit".
"Le gouvernement Bayrou retarde encore la relance des trains de nuit pour des raisons budgétaires", déplore Alexis Chailloux.
Les trains de nuit sont largement subventionnés par l'Etat en raison de leur faible rentabilité puisqu'un seul aller-retour par jour est possible.
Leur exploitation est également rendue compliquée les travaux sur le réseau ferroviaire qui sont majoritairement effectués la nuit. De nombreux trains de fret, plus lents, circulent également la nuit, engendrant parfois des retards.