Traçage du Covid: le chef de l'agence de cybersécurité évoque une "troisième voie"

Le directeur général de l'agence de sécurité informatique française (Anssi) a évoqué mardi la possibilité d'une "troisième voie" pour les futures applications anti-coronavirus de traçage des contacts et essayer ainsi de se rapprocher d'un accord avec Apple et Google sur ce sujet controversé.

"Ce sont encore des travaux théoriques, mais il y a une piste intéressante sur un protocole qui s'appelle Désiré", a estimé Guillaume Poupard, qui s'exprimait devant les parlementaires de l'Office d'évaluation des choix scientifiques et techniques.

Cette avancée a été proposé par des chercheurs d'Inria, l'institut français de recherche en informatique, qui est le maître d'oeuvre du projet français d'application de traçage des contacts StopCovid.

La plupart des États européens cherchent aujourd'hui à se doter d'une application de traçage de contacts pour lutter contre le coronavirus.

Cette application permet à un utilisateur qui découvre qu'il est contaminé par le coronavirus de prévenir automatiquement tous les autres utilisateurs de l'application qu'il a pu croiser au cours des deux semaines précédentes.

Il sera toutefois impossible de développer ce nouveau protocole d'ici le 2 juin, la date fixée par le gouvernement pour le lancement public de StopCovid, a souligné Guillaume Poupard.

Mais à plus long terme, Désiré pourrait permettre de créer une nouvelle application qui remplacerait la première et offrirait "une sortie par le haut", a expliqué M. Poupard alors que le projet actuel est très controversé.

La France, soutenue par certains experts, a choisi pour cette application une architecture dite "centralisée", reposant sur le protocole dit "Robert".

D'autres pays, soutenus par d'autres experts, ainsi qu'Apple et Google ont choisi une autre approche dite "décentralisée" pour réaliser leur propre application.

Apple refuse de laisser l'application française accéder à certaines fonctionnalités Bluetooth de ses smartphones, compromettant ainsi l'efficacité de celle-ci.

Le protocole Désiré permettrait "d'avoir plus de coopération de la part d'Apple et de Google, et de trouver une unité plus importante à l'échelle européenne", a estimé Guillaume Poupard.

Mais il n'est pour l'instant qu'un concept théorique "séduisant", dont il reste à prouver désormais le caractère réellement "implémentable", a-t-il averti.

lby/cd/LyS

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