"Apprendre à s'écouter au lieu de s'invectiver": des "Etats généraux de la transition du tourisme en montagne" ont rassemblé jeudi et vendredi des acteurs du secteur, aux vues souvent diamétralement opposées, pour échanger et tenter d'agir face à l'urgence climatique, qui menace tout particulièrement le monde alpin.
Moniteurs de ski, défenseurs de la nature, élus ou développeurs, plusieurs centaines de personnes ont réfléchi ensemble à l'avenir du massif alpin lors de cet événement piloté par les associations Mountain Wilderness et 2TM (Transition des territoires de montagne), sous la forme d'ateliers territoriaux organisés un peu partout dans les différents massifs et de séances plénières en ligne. Une "grande première", selon les organisateurs.
L'objectif de la rencontre, en gestation depuis plus d'un an, était "d'installer un dialogue entre tous" appelé à perdurer, ainsi que faire naître des idées et des méthodes, a expliqué Pierre Torente, président de 2TM.
"L'idée était de réunir des gens qui ne se parlent pas et d'apprendre à s'écouter au lieu de s'invectiver par médias interposés", a plaisanté de son côté Alexandre Maulin, Président de Domaines Skiables de France, la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables.
"C'est un point d'étape", a renchéri Frédi Meignan vice-président de l'association écologiste Mountain Wilderness. "Avec ces Etats généraux on a une base très favorable, encourageante, pour à la fois travailler ensemble et à la fois pour reprendre confiance dans notre capacité ensemble, dans notre diversité, à faire évoluer les choses".
"Les acteurs des versants opposés non seulement se sont rapprochés mais affichent clairement une volonté de travailler ensemble dans la durée", a-t-il noté, appelant à ce que cette dynamique devienne "européenne".
Les participants et organisateurs ont élaboré et rendu publique vendredi une déclaration commune dans laquelle ils s'engagent à "poursuivre un dialogue apaisé et constructif" afin "d'imaginer ensemble l'avenir de la montagne".