Tour Eiffel: un militant juché sur un arbre pour alerter sur leur protection

Le fondateur d'une association de protection des arbres s'est installé sur un vieux platane au pied de la Tour Eiffel, à Paris, pour exiger l'annulation du projet de petits bâtiments semi-enterrés de la mairie et une loi pour limiter les coupes d'arbres.

Un "Baron perché" des temps modernes ? "Cela correspondrait à mon état d'esprit: j'en ai marre qu'on me dise +fais ci, fais ça+", dit-il mardi à l'AFP, en référence au célèbre roman d'Italo Calvino.

Dans la nuit de dimanche à lundi, Thomas Brail, 47 ans, arboriste-grimpeur dans le Tarn et fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), s'est hissé avec un baudrier et des cordes sur un platane considéré comme bicentenaire par les opposants au projet OnE de la mairie de Paris.

Celle-ci prévoyait d'abattre une vingtaine d'arbres au pied de la Dame de Fer afin de construire des bagageries pour les clients et des locaux pour les employés. Mais la mobilisation fin avril des opposants au projet a obligé la maire PS Anne Hidalgo à garantir qu'aucun arbre ne serait abattu.

L'élue socialiste n'a pour autant pas renoncé au projet, partie d'un projet plus large de végétalisation et de piétonnisation de l'axe entre le Trocadéro et le Champ-de-Mars.

Thomas Brail "compte rester accroché jusqu'à ce que la mairie de Paris retire le projet de construction prévu autour de la Tour Eiffel, qui risque d'endommager les racines de certains arbres, dont ce platane", a assuré lundi le journaliste Hugo Clément, venu soutenir l'arboriste.

"Le projet est revu de façon à protéger tous les arbres du site" et "il n'y aura pas de construction qui ait un impact sur le système racinaire des arbres", a réagi mardi à l'AFP l'entourage du premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire.

Lui et Christophe Najdovski, adjoint à la végétalisation de l'espace public, ont promis de recevoir les opposants au projet.

Thomas Brail, qui dénonce "l'industrialisation des forêts" que constituent "les monocultures de résineux", réclame également au nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne "une loi qui encadre les coupes rases" et le "renforcement de l'article L350-3 du code de l'environnement".

Cet article interdit l'abattage d'arbres, sauf exceptions dont les "aménagements".