Porté par la flambée des prix de l'énergie, TotalEnergies a engrangé un bénéfice net de 4,9 milliards de dollars au premier trimestre, malgré une lourde dépréciation d'actifs liée à la Russie, et s'apprête à gâter ses actionnaires avec un rachat d'actions massif.
Le géant français des hydrocarbures a dû inscrire dans ses comptes une dépréciation de 4,1 milliards de dollars d'actifs concernant notamment le projet de gaz liquéfié Arctic LNG 2, rendu incertain par les sanctions prises contre Moscou.
Dans le même temps, l'entreprise, qui avait déjà enregistré en 2021 des profits jamais vus depuis au moins 15 ans, a profité ce trimestre d'une nouvelle hausse des cours de l'énergie.
A 9 milliards de dollars, son bénéfice net ajusté (qui sert de référence car excluant les événements exceptionnels tels que les dépréciations) a ainsi triplé par rapport au 1er trimestre 2021.
"Compte tenu de la forte génération de cash-flow et du bilan solide (...) la compagnie va racheter jusqu'à 3 milliards de dollars d'actions au premier semestre", a annoncé son PDG Patrick Pouyanné, dans un communiqué jeudi.
"Le rebond des prix de l'énergie constaté au second semestre 2021 s'est amplifié au premier trimestre 2022 à la suite de l'agression militaire de l'Ukraine par la Russie, avec des prix du pétrole dépassant les 100 dollars le baril et des prix du gaz en Europe et en Asie historiquement élevés", souligne Patrick Pouyanné.
La publication par TotalEnergies en février de ses profits annuels avaient suscité de fortes critiques, sur fond de hausse du coût de la vie et de campagne présidentielle en France.
La multinationale est aussi depuis sous pression pour son maintien en Russie, après l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
Mercredi, elle a annoncé une dépréciation d'actifs concernant Arctic LNG 2, signalant là "un début de repli", selon les termes d'un porte-parole, les sanctions européennes contre Moscou menaçant la réalisation de ce projet.
Ce gigantesque site de production Arctic LNG 2, dont l'entreprise détient 10%, devait réaliser sa première livraison de GNL depuis la Sibérie en 2023.
TotalEnergies ne s'est pour autant pas retiré de ce pays stratégique pour lui, et où il produit 16,6% de ses hydrocarbures, et même 30% pour le gaz seul. Le groupe est notamment actionnaire à 19,4% du géant du gaz russe Novatek.
cho/pn/rhl