L'Agence spatiale européenne (ESA) a sélectionné Thales Alenia Space et la start-up franco-allemande The Exploration Company pour développer un service de transport cargo vers la Station spatiale internationale d'ici 2028, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
L'agence avait lancé en novembre une compétition d'industriels, promettant d'allouer jusqu'à 75 millions d'euros à un maximum de trois entreprises pour mettre au point un vaisseau-cargo, premier pas pour que l'Europe soit un jour capable d'envoyer elle-même des humains dans l'espace.
Parmi sept propositions, celles portées par le franco-italien Thales Alenia Space et The Exploration Company ont été sélectionnées, chacun se voyant octroyer 25 millions d'euros, a affirmé à l'AFP le directeur général de l'ESA, Josef Aschbacher.
"Nous avons le choix de sélectionner une troisième offre ou d'en rester à deux, l'évaluation se poursuit", a-t-il ajouté.
Ces contrats courent jusqu'à juin 2026 et doivent permettre de mettre au point les technologies et de définir l'architecture.
Des fonds supplémentaires pour la phase suivante doivent être approuvés lors de la conférence ministérielle de l'ESA qui aura lieu en 2025. Celle-ci couvrira la mission de démonstration prévue fin 2028, qui "consistera à livrer du fret pressurisé à bord de la Station spatiale internationale (ISS) et à assurer son retour sur Terre en toute sécurité", selon Thales Alenia Space, spécialisé dans la construction de modules spatiaux pressurisés.
Pour The Exploration Company, start-up créée en 2021, c'est le deuxième gros contrat après celui remporté avec l'américain Axiom Space pour livrer du fret à sa future station spatiale privée.
"Cette initiative historique démontre l'agilité de l'ESA et sa volonté d'agir comme un client d'ancrage, c'est-à-dire de combiner des financements publics et privés, comme l'a fait la Nasa il y a une quinzaine d'années", se félicite la directrice générale de la start-up Hélène Huby, citée dans un communiqué.
Cette compétition constitue un test pour l'ESA, qui, confrontée à une concurrence internationale de plus en plus féroce, souhaite acheter des services spatiaux à des industriels sur le modèle de la Nasa, plutôt que de développer elle-même des programmes.