Ne penser qu’à l'impact environnemental d'un produit après sa conception et son utilisation n’est plus suffisant.
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Quelle éthique pour le numérique ?

L’éthique se définit souvent comme étant "la science de la morale". En parlant d’éthique du numérique, il faut se concentrer sur les conséquences éthiques de l’usage du numérique ouvrant un éventail de plus en plus large et diversifié aux actions humaines.

L’éthique proposée ici s’intéresse aux contradictions et aux déviances que la technologie numérique induit sur les valeurs de l’homme. Ce qui est sûr, c’est que ce lien qui est en train de se construire entre l’éthique et la technologie pourrait introduire une nouvelle manière d’appréhender la définition des valeurs et des responsabilités.

Qu'est-ce que l'éthique ?

En premier lieu, il convient de s’interroger pour savoir précisément qu’est-ce que l’éthique ? L’éthique, se définit comme étant une réflexion permettant, si elle est appliquée, de guider les choix des dirigeants. Plus encore, l’éthique se définit dans un contexte de transformation à la fois lié à l’entreprise mais également lié à la technique.

Il parait donc pour le moins périlleux de définir ce qu’est l’éthique du numérique. Il n’y a pas de définition objective de ce que serait l’éthique du numérique en tant que telle. Certains soutiennent même l’idée selon laquelle l’éthique perdrait tout son sens si elle était formalisée de manière intangible. C’est finalement une réflexion sur les valeurs qui orientent et motivent nos actions. C’est un ensemble de valeurs pouvant être appliquées personnellement ou professionnellement.

On constate un besoin pressant de réaffirmer certains codes, certains principes au regard du contexte particulier qu’est le numérique. Cela revient à créer une éthique appliquée au numérique. Au-delà de s’atteler à la définition que l’on pourrait donner à l’éthique du numérique, il convient davantage de réfléchir à ce que l’on veut insérer dans son giron. Peut-on se limiter uniquement aux questions de surveillance, de responsabilité, d’algorithme ou d’anonymat ?

Remettre l'humain au cœur du débat

A l’heure du Règlement sur la Protection des Données Personnelles (RGPD), nous pouvons légitimement nous demander si les autorités supranationales, et particulièrement européennes, ne tendent à la responsabilisation des acteurs du numérique et donc implicitement à faire entrer dans la législation en vigueur une forme d’"éthique du numérique".

Le numérique est une technologie interactive. L’éthique prend donc tout son sens dans l’accompagnement de la mise en place des dispositifs techniques mais également dans l’accompagnement de l’usage. D’ailleurs, l’éthique de l’usage est essentielle, nécessaire à la réaffirmation de principes et de droits fondamentaux dans le but de promouvoir un "bon usage" des outils numériques.

Typiquement l’éthique "by design" se réfère à une forme d’éthique du code (informatique) et suppose d’intégrer des valeurs dans la conception même des outils numériques.

L’outil d’internet et du numérique change fondamentalement notre rapport au monde. Vouloir parler d’éthique du numérique, c’est finalement, souligner la volonté de replacer la philosophie de la matière étudiée et l’humain au cœur du débat.

Me Arnaud TOUATI

Avocat Associé - Barreau de Paris et Luxembourg

et Sacha Gaillard

HASHTAG Avocats

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