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Peut-on atteindre la pleine conscience grâce à des applications de méditation ?

La méditation de pleine conscience est de plus en plus populaire en France pour ses bienfaits sur le mental et sur le physique. Cette popularité a également entraîné une multiplication des applications de méditation. Rencontre avec Dominique Retoux, enseignant de méditation de pleine conscience.

Quels sont les différents types de méditations pratiquées en France ?

On parle de plus de 4000 formes de méditations dans le monde. Ce que je constate à mon échelle, c'est que la méditation de pleine conscience, parce qu'elle est proposée dans un cadre laïc, se développe très fortement. On parle également beaucoup de méditation transcendantale actuellement. Bien sûr, il y a également toutes les formes de méditation plus traditionnelles. 

Qu'est-ce que la méditation de pleine conscience ? 

C'est une réalité très subtile et donc très difficile à définir. Personnellement, je me réfère à la définition de Jon Kabat-Zinn qui définit la pleine conscience comme l'état qui émerge quand on porte son attention, moment après moment, sur le présent, avec une attitude de non-jugement. Cela permet de se déployer d'une autre manière dans le monde vis-à-vis de soi-même et des autres. Les bénéfices ne concernent pas seulement la santé mentale ou physique, mais également les interactions avec l'autre. 

La méditation de pleine conscience est-elle en train de se démocratiser ? 

Oui, j'ai constaté le changement en France en seulement quatre ans. Quand j'ai commencé à enseigner en 2014, il n'y avait que quelques dizaines d'enseignants. Aujourd'hui, il existe un réseau de professionnels avec la création de l'Association pour le Développement de la Mindfulness (littéralement pleine conscience). Cette dernière met à disposition du grand public des programmes validés scientifiquement. Je perçois aussi ce changement en tant enseignant partenaire de l'application Mind, qui propose des séances d'initiation gratuites à la méditation. J'ai pour ma part étudié la méditation à l'université, et les facultés qui proposent des diplômes de médecine méditation et neurosciences (DU) se multiplient. On peut en trouver à Strasbourg, à Paris ou encore à Montpellier, ce qui montre bien l'intérêt des chercheurs pour l'impact de la méditation sur le corps et sur l'esprit. Des députés de l'Assemblée nationale ont également suivi le programme MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction ou "réduction du stress basée sur la pleine conscience") pour comprendre quelles pourraient être ses applications au quotidien dans les domaines du social, du travail ou de la santé. 

Je pense que la méditation de pleine conscience répond à un besoin de l'époque. Elle est perçue comme l'antidote à la frénésie du monde moderne.

Les applications de méditation se basent-t-elle majoritairement sur les enseignements de la pleine conscience ? 

La plupart oui. J'ai l'impression que ce courant a beaucoup inspiré les start-ups, bien qu'il existe également des applications de méditation avec une approche plus zen ou transcendantale. On peut avoir différentes lectures de ce phénomène mais je pense que la méditation de pleine conscience répond à un besoin de l'époque. Elle est perçue comme l'antidote à la frénésie du monde moderne, qu'elle soit extérieure ou intérieure. Il y a un tel besoin autour de ces pratiques que naturellement elles ont été transformées en applications mobile. Il y a un effet de mode, largement relayé par les médias, mais qui repose sur un besoin profond de l'être humain de vivre mieux et pleinement.

Peut-on faire confiance à ces applications pour nous initier à la médiation dans de bonnes conditions ? 

Je pense que oui. Je constate que les personnes qui viennent s'inscrire à des formations plus intensives ont pour la plupart commencé à méditer par elles-mêmes avec des livres mais surtout avec des applications comme Mind ou Petit BamBou. En général, elles ressentent le besoin de se faire accompagner par un instructeur et de se retrouver en groupe plus tard dans leur initiation. Même si la méditation est une pratique solitaire, le fait de se réunir et d'avoir le soutien du groupe est très important. Je pense que les applications représentent une des portes d'entrée sérieuses dans cet univers.  

Pourquoi être devenu enseignant partenaire pour l'application Mind ? 

Comme dans beaucoup de mes aventures professionnelles, c'est avant tout une histoire de rencontre, notamment avec Julien Delon, créateur de l'application Mind au sein de My Little Paris. Il a suivi le programme MBSR avec nous et progressivement nous avons réalisé que nous partagions des intentions et des objectifs communs pour servir le développement de cette pratique. Nous avons également trouvé un modèle économique qui nous permet d'en vivre, ce qui est très important pour la démocratisation de la pratique. Nous avons tenté le pari et avons reçu beaucoup de retours très positifs. Les utilisateurs apprécient de pouvoir méditer chez eux, voire dans les transports en commun. 

Une interview réalisée en partenariat avec France Inter

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