Taxe Zucman: le patron de Mistral "ne pourrait pas payer" mais prône "plus de justice fiscale"

Arthur Mensch, patron de la start-up française d'intelligence artificielle (IA) Mistral, a assuré mardi sur France 2 qu'il n'aurait pas la capacité financière de payer la taxe Zucman sur les très hauts patrimoines réclamée par la gauche, tout en jugeant "qu'il faut plus de justice fiscale en France".

"Je ne pourrais évidemment pas payer" cette taxe réclamée par les socialistes, qui prévoit une taxation de 2% par an des patrimoines de plus de 100 millions d'euros, a déclaré le chef d'entreprise lors du journal télévisé de 20h00 de Léa Salamé.

Champion européen de l'IA, Mistral a levé 1,7 milliard d'euros début septembre et a quasiment doublé sa valorisation à 11,7 milliards d'euros. Mais cet argent est destiné à financer des investissements et ne tombe pas dans la poche des dirigeants de l'entreprise, a argumenté M. Mensch pour justifier son incapacité à payer.

"On fait des levées de fonds, ça valorise l'entreprise, ça ne correspond pas nécessairement à une liquidité", a-t-il souligné.

Pour autant, "au risque de décevoir les polémistes, je suis plutôt convaincu qu'il faut plus de justice fiscale en France", a nuancé M. Mensch.

"Au-delà de la taxe Zucman (...), ce qui est important, c'est d'avoir ce débat en regardant les deux côtés", a-t-il estimé, en assurant qu'il fallait "penser ce débat de manière modérée".

"On peut trouver des solutions qui répondent aux besoins de justice fiscale (...) et qui permettent néanmoins à la France de rester aussi compétitive qu'elle l'est aujourd'hui dans l'entrepreneuriat", a développé M. Mensch.

La taxe Zucman, du nom de l'économiste Gabriel Zucman, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur. Soutenue par la gauche, elle suscite de vives oppositions à droite et dans le monde patronal, qui redoute qu'elle ne touche à l'outil professionnel.