Le maire PS de Saint-Nazaire David Samzun a exprimé vendredi sa "colère" contre un nouveau mode de calcul pour la répartition de la taxe sur l'éolien en mer, qui désavantagerait, selon lui, sa commune.
"La France traverse une crise sans précédent et vous faites un énième cadeau aux riches propriétaires -20% pour Saint-Nazaire, +20% pour la Baule !", écrit vendredi dans un tweet M. Samzun en interpellant la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
L'objet de la "colère" de M. Samzun: "un nouveau mode de calcul pour la répartition de la taxe sur l'éolien en mer est à l'étude au parlement". "Un amendement prévoit d'intégrer les résidences secondaires au calcul. La dotation de Saint-Nazaire où cette population est faible s'en trouverait diminuée", précise-t-il dans un communiqué publié sur le site internet de la ville de Loire-Atlantique.
Les 80 éoliennes du premier parc éolien en mer de France, au large de Saint-Nazaire, tournent depuis fin novembre à plein régime. Elles doivent alimenter en électricité l'équivalent de la consommation annuelle de 700.000 personnes.
Selon M. Samzun, "les parlementaires de la majorité ont joué avec les symboles" et ont "introduit, au débotté et sans concertation, un nouveau mode de calcul de la répartition" de cette taxe, dont environ 4,5 millions d'euros par an doivent être reversés aux 13 communes d'où les installations sont visibles.
Le maire estime qu'en se basant sur la population INSEE, "Saint-Nazaire devait toucher 1.275.524 euros". Or, en tenant compte des résidences secondaires et sans augmentation de l'enveloppe globale, la perte pour Saint-Nazaire serait de "242.519 euros".
"Je ne peux en effet me faire à l'idée que, dans ce pays, en pleine crise énergétique et face à une immense crise du logement, de riches propriétaires de résidences secondaires face mer réussissent à installer l'idée qu'ils seraient lésés par la vue de quelques éoliennes", fustige M. Samzun.
Cet amendement, qui doit prochainement être examiné au Sénat, "est tout à fait dans l'optique d'un équilibre territorial" pour des communes "à la hauteur du préjudice qu'elles subissent sans pour autant bénéficier de la dynamique économique de la filière éolienne", a estimé pour sa part le maire LR de La Baule Franck Louvrier.
"Il faut se mobiliser pour que l'enveloppe soit plus importante", a ajouté l'élu, déplorant "essuyer les plâtres du premier parc éolien".