Quelques heures après Emmanuel Macron, le Premier ministre Edouard Philippe a fermé à son tour la porte mercredi à un retour de la taxe carbone, assurant ne pas vouloir "augmenter la pression fiscale" en France.
"J'ai bien vu qu'on était rentré dans cette crise par l'augmentation d'une taxe", a déclaré le chef du gouvernement, invité de l'émission "La grande explication" sur le plateau de LCI et RTL.
"Je ne vois pas qu'on puisse en sortir par l'augmentation d'autres taxes ou la même", a-t-il ajouté, en référence claire à la hausse de la taxe carbone, que certains membres de la majorité souhaitent réintroduire dans le cadre du "grand débat".
Ces propos s'inscrivent dans le sillage de ceux tenus par Emmanuel Macron, qui écarté lors du Conseil des ministres de mercredi toute hausse ou création d'impôt, sans toutefois se référer explicitement à la taxe carbone.
"Le président a souligné que nous étions entrés" dans la crise des gilets jaunes "suite à une hausse de la fiscalité et ce n'est sans doute pas par une hausse de la fiscalité qu'on répondra à la colère qui s'est exprimée", a rapporté le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
La hausse de la taxe carbone, prévue dès 2014, avait été suspendue puis annulée pour 2019 face à la colère des "gilets jaunes", mais le gouvernement n'a pas dit clairement s'il souhaitait annuler les hausses prévues pour 2020 et au-delà.
"Moi je ne veux pas augmenter la pression fiscale", a estimé mercredi Edouard Philippe, jugeant prioritaire pour réduire le déficit en France d'agir en priorité sur le niveau des dépenses publiques.
"Ca fait 45 ans que notre pays, quelle que soit la majorité, vit au-dessus de ses moyens", a rappelé le Premier ministre. "Essayons progressivement, ça ne va pas se faire en une fois (...) de faire en sorte qu'elle progresse beaucoup moins vite que la croissance nationale", a-t-il insisté.