Le conseil d'administration d'Engie, qui vient de voter pour la vente de 29,9% qu'il détient dans Suez à Veolia, "doit agir dans l'intérêt de l'ensemble des actionnaires" et pas seulement de l'Etat, a souligné le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu.
"Nous sommes une société dans laquelle l'Etat détient 22% du capital, il est représenté par 3 administrateurs au conseil, donc il a une voix importante, mais le conseil d'administration doit agir dans l'intérêt de l'ensemble des actionnaires", a-t-il déclaré à des journalistes.
"Je dois, comme le conseil, prendre en compte l'ensemble des actionnaires, l'Etat mais également les autres actionnaires, et c'est cette appréciation qui s'est traduite dans le vote du conseil d'administration", a-t-il commenté.
"Engie n'est pas une entreprise publique, Engie est une entreprise à participation publique", a-t-il aussi souligné.
Le conseil d'administration d'Engie a annoncé lundi avoir accepté l'offre du groupe d'eau et de déchets Veolia, qui va lui racheter 29,9% du capital de son concurrent Suez pour 3,4 milliards d'euros.
Or, le gouvernement français a annoncé lundi soir avoir voté contre l'opération, car il voulait un accord amiable entre les deux entreprises. Suez considère toujours que la démarche de Veolia lui est hostile.
"L'Etat souhaitait que cette +amicalité+ soit démontrée avant que nous prenions notre décision, et j'avais la conviction que cette +amicalité+ ne pourrait pas - pour des raisons qui tiennent aux positions exprimées avec beaucoup de force par le conseil de Suez -, qu'elle pourrait difficilement s'exprimer dans la situation actuelle. Et qu'en revanche, une fois le bloc transféré, le pragmatisme reviendrait...", a expliqué M. Clamadieu.
"Il me semble qu'on a aujourd'hui les bases de ce qui pourrait constituer un accord" entre les deux parties, a-t-il assuré.
"Le point essentiel qui sépare les deux entreprises dans la mise en oeuvre de ce projet a été bien identifié: c'est le périmètre qui pourrait venir compléter les activités eau de Suez en France, qui devront être désinvesties pour des raisons de concurrence", selon lui.
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