Suez amorce son changement de direction avec un nouveau directeur général

Le groupe de gestion de l'eau et des déchets Suez a amorcé jeudi le changement prévu de sa direction avec la nomination de Bertrand Camus au poste de directeur général, en attendant celle de son futur président en début d'année.

Le conseil d'administration a privilégié une candidature interne pour la succession en mai prochain de Jean-Louis Chaussade, en désignant M. Camus, un ingénieur des Ponts et Chaussées, âgé de 51 ans, présent dans le groupe depuis 1994.

L'assemblée générale des actionnaires doit confirmer le 14 mai prochain la nomination de l'actuel président des régions Afrique, Moyen-Orient, Inde, Asie et Pacifique, a précisé le groupe dans un communiqué.

M. Camus a "une longue expérience opérationnelle après avoir dirigé successivement et avec succès les activités nord-américaines, puis plus récemment l'activité eau en France", a souligné Suez qui lui confie la mission "d'accélérer la mise en oeuvre de la stratégie" du groupe.

Le futur directeur général devra créer "de la valeur pour toutes les parties prenantes, en poursuivant une politique de dividende attractive et conduire la transformation de Suez en renforçant les positions de la société sur les marchés du futur".

Il aura aussi pour tâche de "tirer le meilleur des technologies digitales". "Il est reconnu pour son expertise et sa très bonne connaissance des métiers de l'environnement", a souligné le groupe.

- La succession de Mestrallet

Selon Le Figaro, M. Camus avait le soutien du Gérard Mestrallet, le président du groupe de gestion de l'eau et des déchets.

Les noms d'autres candidats issus du groupe avaient circulé comme celui de Marie-Ange Debon, qui avait précédé M. Camus à son poste, mais elle n'a pas été retenue.

"A première vue, nous jugeons cette nomination positive pour Suez", réagissaient dès jeudi matin les analystes de Bryan Garnier à la suite d'informations de presse sur cette nomination, précisant que "la succession de Gérard Mestrallet restait ouverte".

Selon Suez, le conseil d'administration devra choisir "d'ici la fin du premier trimestre 2019" le successeur de son actuel président.

Le nom de M. Chaussade figure parmi ceux qui pourraient prendre la présidence du groupe, mais il n'aurait pas forcément le soutien de son actionnaire principal, le groupe énergétique Engie, qui a longtemps été dirigé par M. Mestrallet et qui détient 32% de Suez, a souligné Le Figaro.

Dans la foulée de son acquisition l'an dernier de l'activité eau du groupe américain General Electric, Suez a vu son chiffre d'affaires et sa performance opérationnelle progresser sur les neuf premiers mois de l'année, enregistrant même, selon le groupe, son meilleur troisième trimestre en 7 ans.

Sur les neuf premiers mois de l'année, il a enregistré une hausse du chiffre d'affaires de 12,3% en donnée publiées, à 12,69 milliards d'euros. Le bénéfice opérationnel (Ebit) a progressé de près de 4% à 963 millions d'euros.

Suez a du coup confirmé ses objectifs pour 2018 le 30 octobre: il table sur des ventes en croissance de 9% à changes constants, et un bénéfice opérationnel en hausse de 10% à changes constants et avant l'effet d'allocation comptable du prix d'acquisition de GE Water.

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