Le gouvernement a annoncé samedi la vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) de plus de la moitié des bovins dans le Sud-Ouest où des agriculteurs mécontents maintiennent des blocages, notamment sur l'A75 au nord du viaduc de Millau.
"Le déploiement accéléré de la campagne vaccinale se poursuit dans le Sud-Ouest, conformément aux engagements pris. Aujourd'hui, plus de 50% des 750.000 bovins ont déjà été vaccinés", a écrit sur X la ministre de l'Agriculture Annie Genevard.
"À la date du 27 décembre 2025, 50,7% du cheptel des dix départements du Sud-Ouest concernés est vacciné, soit 361.079 bovins vaccinés", a détaillé le ministère sur son site internet.
Pour tenter de calmer la colère d'une partie des agriculteurs, le gouvernement avait promis le 17 décembre une accélération de la vaccination, avec 750.000 bovins supplémentaires ciblés. Ce chiffre est arrondi, le nombre de bêtes concerné étant en réalité un peu moindre.
Une zone n'est considérée comme vaccinée selon la réglementation européenne que lorsque 95% des élevages représentant 75% des bêtes de la zone ont été vaccinés.
Le gouvernement dénombre 115 foyers détectés depuis fin juin, notamment en Savoie (32) et Pyrénées-Orientales (22). Tous sont aujourd'hui considérés comme "éteints".
- Routes bloquées -
Des agriculteurs bloquent encore samedi quelques routes et autoroutes en Occitanie, après la levée la veille de presque tous les barrages en Nouvelle-Aquitaine.
Depuis le début de l'épidémie en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation du virus de trois manières: l'abattage systématique d'un troupeau dès la détection d'un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.
La dermatose bovine est non transmissible aux humains.
La gestion gouvernement est fortement contestée par une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (deuxième syndicat de la profession, classé à droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche), opposés à l'abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté.
Les syndicats agricoles ont été reçus le 20 décembre à Matignon, puis le 23 à l'Elysée pour une réunion sur l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui inquiète aussi la profession, mais sur la dermatose, le ministère de l'Agriculture répète que "le protocole ne peut être revu".
Si la mobilisation s'est nettement tassée, en cette semaine de Noël, la gendarmerie recensait encore samedi matin des blocages sur l'A75, au Buisson (Lozère) et à Sévérac d'Aveyron, l'A64 à Carbonne (Haute-Garonne), la RN88 à Baraqueville, près de Rodez, et la RD1124 à Ordan-Larroque, à l'entrée d'Auch. Elle recensait aussi un dernier barrage en Nouvelle-Aquitaine, sur la RD824 à Tartas (Landes).
Dans la nuit de vendredi à samedi, des agriculteurs ont déversé de la paille et des déchets devant la préfecture du Gers, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Les fêtes de Noël sont passées, on est prêt à faire le premier de l'an", a assuré à l'AFP Vincent Arbusti, porte-parole de la Coordination rurale (CR) du Gers, sur un barrage à l'entrée d'Auch.
A quelque 250 kilomètres au nord-est d'Auch, sur l'A75 qui relie Clermont-Ferrand à Béziers, des agriculteurs affirment que l'autoroute est fermée à la circulation sur près de 100 km au nord du viaduc de Millau depuis vendredi soir, selon Eloi Nespoulous, coprésident de la CR de l'Aveyron.
"On s'est rejoint avec la CR48 au niveau de La Canourgue pour bloquer une portion de 20 km qui était encore ouverte" entre les deux zones déjà fermées à la circulation en Lozère et dans l'Aveyron. "On a déversé pour que ce soit fermé", a-t-il précisé.
En Nouvelle-Aquitaine, la Coordination rurale en revanche a levé plusieurs barrages autoroutiers vendredi, appelant à "repartir encore plus fort" en janvier.