Sud-Ouest: la construction de la LGV avance "au rythme prévu"

La construction de la future ligne à grande vitesse (LGV) du Sud-Ouest, reliant notamment Bordeaux à Toulouse et Dax, avance au "rythme prévu", a affirmé jeudi la SNCF, répondant à des interrogations dans la presse sur le financement du projet.

"Aujourd'hui (...) on a tout le financement que l'on souhaite pour avancer au rythme prévu", a déclaré à Toulouse Christophe Huau, directeur de l'agence SCNF Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO).

Il était questionné sur une note interne de Bercy citée notamment par L'Humanité et jugeant "envisageable de réexaminer" des projets comme celui-ci qui représente quelque 14 milliards d'euros.

Sollicité par l'AFP, le ministère s'est limité à souligner que "tout document de travail n'a aucune valeur d'arbitrage".

"Sur le calendrier que doit prendre l'Etat, on n'a strictement aucune information. C'est un sujet qui le regarde. Mais en tout cas, on n'a aucun contrat, aucune modification du calendrier qui nous est demandée", a ajouté M. Huau devant la presse.

"Il y a toujours des discussions (...) avec les financeurs du projet. C'est naturel. Nous, on s'adaptera aux décisions du pouvoir public", a-t-il poursuivi, précisant qu'"on a obtenu en avril presque 300 millions de financements" permettant de continuer d'avancer "au rythme normal".

D'autre part, interrogé sur la possibilité de "purger d'éventuels recours" en justice contre le projet -alors que les travaux de l'autoroute A69 Castres-Toulouse reprennent progressivement, après une interruption de trois mois décidée par la justice administrative - M. Huau a jugé "impossible d'attendre" le temps nécessaire à leur traitement.

Le tribunal administratif de Toulouse doit d'ailleurs examiner vendredi un recours d'associations de défense de l'environnement et d'élus occitans et néo-aquitains demandant l'annulation du plan de financement du GPSO.

Dans ce contexte, "on sécurise très fortement dans nos dossiers la démonstration d'intérêt public majeur. On porte une attention très particulière sur la rédaction de nos dossiers à ce niveau-là", a encore estimé M. Huau.

Le tribunal administratif de Toulouse a ordonné fin février l'arrêt du chantier de l'A69, considérant qu'il n'y avait pas de raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l'environnement par ce grand projet régional. L'Etat a fait appel et obtenu le 28 mai une autorisation temporaire de reprise des travaux, le temps que la cour administrative d'appel tranche sur le fond du dossier dans plusieurs mois.

Enfin, concernant les éventuelles conséquences préjudiciables de la LGV sur les "trains du quotidien", comme les TER, mises en avant par les opposants au projet, "il ne peut pas y avoir d'effet négatif parce que les financements sont séparés", selon M. Huau qui estime en outre que la LGV "va fluidifier" la circulation des trains en général.