"On est plus chaud, chaud, chaud que le climat": plusieurs milliers de manifestants ont défilé samedi à Marseille et Montpellier pour défendre l'environnement non loin des "gilets jaunes", ont constaté des journalistes de l'AFP.
Partie du Vieux-Port, "la Marche du siècle" pour le climat a rassemblé à Marseille quelque 2.500 personnes, selon le préfecture de police.
"Il faut que les choses changent sinon on va assister à un effondrement très rapide de la société", commente Laura, 25 ans étudiante. Encouragée par le nombre de manifestants, la jeune femme se dit qu'il n'est "peut-être pas trop tard pour sauver la planète", à condition de commencer un mouvement de "décroissance". "Il faut arrêter de consommer à outrance", partage à ses côtés Emilien, 25 ans.
Arrosoir sur la tête, Sylvie, jeune infirmière, estime elle aussi que "chacun peut, par des gestes du quotidien, préserver la Terre", déjà "bien usée". "Ca coûte rien et si tout le monde s'y met ça vaut le coup".
Les "gilets jaunes" marseillais qui avaient rendez-vous au même endroit, comme chaque samedi, étaient pour leur part environ 800, selon la préfecture de police. A la fin de cette manifestation, deux personnes ont été interpellées pour des jets de projectiles, a indiqué la même source.
"On est venu montrer qu'on n'était pas prêt de s'arrêter", explique Martine Babin, retraitée, qui se dit "solidaire" de la Marche pour le climat. "Pour l'environnement comme pour les gilets jaunes le problème c'est la finance", estime Sandrine, cheffe d'entreprise. "Le problème climatique passera par l'économie", ajoute la quadragénaire qui accuse le gouvernement "d'hypocrisie" sur le sujet de l'environnement.
A Montpellier, les rassemblements dont les départs étaient distants de quelque 300 mètres ont réuni 8.000 manifestants pour le climat et 2.000 "gilets jaunes", selon la préfecture.
Trois personnes ont été interpellées pour "outrage" et "violence" à l'issue de la manifestation des "gilets jaunes", a indiqué dans la soirée la préfecture de l'Hérault faisant mention de deux policiers "très légèrement blessés" par des jets de projectiles, sur un casque pour l'un et sur la jambe pour l'autre.
"Les carottes sont cuites", "Plus de banquise moins de banquiers" ou encore "Arrêtez de niquer vos mers", pouvait on lire sur les pancartes brandies dans le premier cortège. Sur celles des "gilets jaunes" était inscrit "Monsieur le président votre péril jaune est en marche", "Des milliards pour les actionnaires / Une misère pour le Smic".
A Nice, plusieurs dizaines de "gilets jaunes" étaient rassemblés en début d'après-midi sur le parvis de la gare. Certains avaient prévu de se rendre en fin d'après-midi au Nikaïa, la salle de spectacles qui accueille ce soir Franck Dubosc, qu'ils accusent de les avoir insultés. Vendredi, une quinzaine de "gilets jaunes" avaient déjà tenté, sans succès, d'empêcher la représentation du spectacle de l'humoriste au Zenith de Toulon.