Strasbourg va tester un filtre contre la pollution issue des pneus des véhicules

La métropole de Strasbourg a présenté mercredi une expérimentation consistant à équiper ses véhicules d'un filtre "innovant" permettant de limiter l'émission de particules polluantes issues du frottement des pneus sur la route.

Ces filtres, développés par une startup britannique dont c'est le premier partenariat avec une collectivité, ont été installés derrière les pneus arrière d'une camionnette de l'Eurométropole de Strasbourg utilisée pour les interventions d'urgence. Ils aspirent et filtrent les particules fines PM10, mesurant moins de 10 micromètres (10 millièmes de millimètre).

Ces particules fines sont un composant important de la pollution de l'air, qui cause de l'asthme, des cancers du poumon ou des maladies cardiaques et est responsable de 40.000 décès prématurés par an, selon Santé publique France.

Les Zones à faibles émissions (ZFE), menacées d'être supprimées dans une loi de simplification de la vie économique, avaient pour but de lutter contre leur concentration en ville.

Elles sont émises, en ce qui concerne les transports, par les gaz d'échappement, notamment des véhicules diesel et anciens, le frottement des plaquettes de freins et des pneus sur la route.

"Nous avons découvert que les particules des pneus sont aussi chargées du fait de la friction avec la route, donc nous pouvons utiliser l'électromagnétisme pour capturer ces pollutions, comme un aimant", a expliqué Hanson Cheng, fondateur de l'entreprise The Tyre Collective.

A ce stade, environ 10% des particules fines émises par le frottement des pneus sont captées par le filtre, a-t-il précisé.

Celles-ci seront envoyées dans un laboratoire aux Pays-Bas pour analyser leur toxicité, a expliqué l'élue en charge de la qualité de l'air, Françoise Schaetzel (Les Ecologistes).

"Si le dispositif est intéressant, évidemment que ça pourrait nous amener à élargir" son utilisation à quelque 700 véhicules de la métropole: camions-bennes, camionnettes d'urgence, etc., a-t-elle ajouté.

D'autant que si les véhicules électriques permettent de supprimer les émissions de gaz d'échappement, "ils produisent jusqu'à 30% de plus de particules fines issues des pneus", du fait notamment du poids des batteries, a détaillé Hanson Cheng.