Des personnels du collège Lezay-Marnésia de Strasbourg, mobilisés depuis plus d'un mois pour obtenir la réquisition de logements de fonction inoccupés au bénéfice d'élèves qui dorment à la rue, ont annoncé vendredi avoir obtenu des solutions d'hébergement de la part de la mairie.
"Nous sommes très contents que les familles soient mises à l'abri, c'était notre priorité", a déclaré à l'AFP Emilie Gimenez, enseignante en histoire-géographie dans cet établissement situé dans le quartier de la Meinau, dans le sud de Strasbourg.
Début novembre, des enseignants, des élus d'opposition du conseil départemental et des parents d'élèves avaient entamé une mobilisation pour exiger une mise à l'abri de huit collégiens sans logement ainsi que leurs frères et soeurs, soit une quinzaine d'enfants au total.
"C'est la mairie qui loge ces familles dans un logement intercalaire, dont le loyer sera payé par l'association les Petites roues", s'est-elle réjouie.
"La mairie a pris ses responsabilités mais notre demande initiale était que les logements de fonction de la Collectivité européenne d'Alsace (le conseil départemental, gestionnaire des collèges, ndlr) puissent être utilisés dans des cas d'extrême urgence, donc on attend encore des réponses", a-t-elle précisé.
Selon elle, un des logements de fonction du collège a depuis été utilisé par la Collectivité européenne d'Alsace (CEA) pour accueillir "des jeunes majeurs isolés" mais un autre est "toujours inoccupé".
"Il y a suffisamment de logements normalement pour loger ces jeunes majeurs et des familles d'élèves qui se retrouveraient en situation de précarité", a-t-elle estimé.
Au cours de la mobilisation, le conseiller départemental d'opposition Florian Kobryn (EELV) avait avancé le nombre de "162 logements de fonction vacants en Alsace".
En novembre, la CEA avait expliqué affecter ces logements "à des enfants qui relèvent de la protection de l'enfance dans le contexte d'un besoin d'accueil très fort", précisant prendre en charge "926 jeunes". Le logement vacant du collège Lezay-Marnésia devait, selon elle, faire l'objet de travaux.
"La Collectivité n'ayant pas la responsabilité de l'hébergement d'urgence qui relève exclusivement de l'Etat et de la Ville de Strasbourg, elle ne peut apporter de solution à ces familles", avait-elle conclu.