Stocamine: l'Autorité environnementale appelle à "restaurer la confiance"

L'Autorité environnementale (AE) a estimé vendredi que l'étude d'impact en vue du projet controversé d'enfouissement définitif des déchets dangereux sur le site de Stocamine (Haut-Rhin), actuellement suspendu par la justice, devait contribuer à "restaurer la confiance dans l'expertise et la parole publiques".

"Compte tenu de l'historique de l'installation, l'étude d'impact du projet" présenté par les Mines de potasse d'Alsace (MDPA), qui gèrent Stocamine, "doit contribuer à restaurer la confiance dans l'expertise et la parole publiques", insiste l'AE.

L'AE insiste sur le "devoir de vérité sur (des) affirmations antérieures qui se sont révélées erronées" et sur le "devoir de prudence sur les prévisions annoncées".

Actuellement 42.000 tonnes de déchets toxiques non radioactifs (amiante, arsenic, mercure...) y sont enfouies à 550 mètres sous terre, sous la nappe phréatique d'Alsace, à Wittelsheim.

Selon l'AE, ces recommandations visent "à fournir dans l'étude d'impact les informations nécessaires pour renforcer la confiance dans les informations et les choix présentés, en démontrant que l'option qui sera retenue est la meilleure pour l'environnement".

Parmi ses préconisations, l'AE demande de "rappeler les tonnages extraits du site souterrain et leurs modalités de gestion", et de "recenser et analyser les accidents intervenus dans des installations analogues de stockage de déchets dans d'autres pays", notamment en Allemagne voisine.

Elle recommande aux MDPA "de proposer des mesures pérennes permettant des restrictions d'usages réalistes pendant plusieurs centaines d'années - interdiction des forages de plus de 300 mètres à l'aplomb et à proximité du site de stockage souterrain et restrictions d'usage de la nappe alluviale autour des puits de mine".

Cet avis "décevant" propose une "analyse a minima du dossier, sans poser les questions éthiques" sur "l'héritage légué aux générations futures", a regretté Me François Zind, avocat d'Alsace Nature qui ferraille contre le projet.

Egalement sollicitée par l'AFP, Céline Schumpp, liquidatrice amiable des MDPA, n'a pas fait de commentaires.

Le sort de ces déchets est l'objet d'une âpre bataille entre l'Etat, qui veut fermer le site et le confiner définitivement avec des bouchons de béton avant que la mine ne s'affaisse complètement, et les collectivités territoriales et défenseurs de l'environnement qui veulent le retrait d'un maximum de déchets.

Les travaux d'enfouissement définitif ont été suspendus par la justice. Une audience sur le fond est prévue le 15 décembre au tribunal administratif de Strasbourg.

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