Stocamine: Béchu veut le confinement "immédiatement", LFI réclame une commission d'enquête

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a annoncé mardi vouloir déclencher "immédiatement" les travaux de confinement des déchets toxiques dans une ancienne mine à Wittelsheim (Haut-Rhin), une décision ayant entraîné la demande des députés LFI-Nupes d'une commission d'enquête parlementaire.

Devant des élus du Haut-Rhin qu'il a réunis mardi, le ministre a soutenu que le confinement définitif des 42.000 tonnes de déchets toxiques (arsenic, mercure, amiante...) sous une chape de béton constituait la "seule solution permettant de s'assurer que les déchets ne pourront pas contaminer la nappe" phréatique d'Alsace, a précisé le ministère dans un communiqué. Celle-ci alimente en eau potable près de huit millions d'habitants.

Plusieurs études ont pourtant montré que le confinement des déchets sous le béton n'empêcherait pas la contamination de la nappe phréatique, dans des proportions minimes, et dans un délai qui varie selon les scénarios de quelques décennies à plusieurs siècles.

Le ministre avait mené ces derniers mois une réflexion sur un éventuel retrait de certains déchets entreposés dans cette ancienne mine de potasse, comme le réclamaient des élus du territoire, avant, donc, d'y renoncer officiellement ce mardi.

Les travaux "doivent impérativement être terminés dès 2027", a encore indiqué le ministère.

Un arrêté préfectoral d'autorisation du confinement des déchets, qui marquera le véritable feu vert au démarrage du chantier, sera "signé avant la fin du mois de septembre", a précisé le ministère. Christophe Béchu se rendra également, "dans les prochaines semaines", sur le site de Stocamine.

"En responsabilité, j'ai décidé de confiner Stocamine. Il s'agit donc d'une décision qui s'impose à tous afin de ne pas compromettre la santé des générations futures", a indiqué Christophe Béchu dans une déclaration transmise à l'AFP.

Les députés LFI-Nupes ont eux réagi à ces annonces en demandant l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire sur "l'attentisme des pouvoirs publics" qui aurait contraint à "l'enfouissement définitif des déchets" et empêché d'envisager sérieusement leur sortie de la mine, selon le député Insoumis du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes.

Ce dernier souhaite par ailleurs que les travaux de confinement des déchets déjà entreposés ne débutent pas à Stocamine "dans l'attente des résultats et des conclusions" de cette commission d'enquête parlementaire.