Stocamine: appel franco-allemand contre l'enfouissement définitif des déchets

Deux associations écologistes française et allemande ont annoncé vendredi écrire aux autorités des deux pays, demandant à ces dernières d'agir "en conséquence" pour que la France renonce à l'enfouissement définitif des déchets dangereux sur le site de Stocamine (Haut-Rhin).

Stocamine, situé sur la commune de Wittelsheim, près de Mulhouse, "contient de l'arsenic, de l'amiante, du cyanure et des substances contenant du chrome et du mercure", rappellent les collectifs français Déstocamine et allemand Bürgerinitiative Schura dans une "résolution conjointe", rédigée en français et en allemand.

"L'enfouissement définitif de ces déchets" dans d'anciennes mines de potasse "était et reste irresponsable", poursuivent les associations, dont des militants se sont rassemblés en fin de matinée devant Stocamine.

Dans leur résolution, ils rappellent que "cette décharge se situe en dessous du plus grand réservoir d'eau souterraine d'Europe". "La nappe phréatique sera irrémédiablement polluée de Bâle à Mayence" en cas d'enfouissement définitif des déchets, s'inquiètent-ils, réclamant le retrait "autant que possible" des déchets pour qu'ils soient stockés "dans un lieu sûr en attendant de pouvoir être valorisés ou neutralisés".

"Nous demandons à nos gouvernements d'agir en ce sens", écrivent-ils, exhortant le gouvernement français à revenir sur sa décision d'enfouissement.

Ce "courrier commun" va être adressé lundi au président de la République Emmanuel Macron et au chancelier allemand Olaf Scholz, ainsi qu'aux présidents des Länder allemands du Bade-Wurtemberg, de Hesse et de Rhénanie-Palatinat, a indiqué à l'AFP Philippe Aullen, membre de Déstocamine.

Les collectifs demandent également au gouvernement de M. Scholz et aux Etats régionaux allemands "de faire pression sur le gouvernement français pour sortir les déchets", a indiqué M. Aullen.

L'activité de Stocamine, une ancienne mine de potasse transformée en site de stockage pour déchets industriels dangereux non radioactifs, avait été stoppée en 2002 à la suite d'un incendie.

Depuis, le sort des 42.000 tonnes de déchets encore enfouis à 550 mètres sous terre est source de disputes et de batailles judiciaires entre l'Etat, qui veut fermer le site et le confiner avec des bouchons de béton avant que la mine ne s'effondre, et les collectivités territoriales et défenseurs de l'environnement, qui veulent le retrait d'un maximum de déchets par mesure de protection pour la nappe phréatique d'Alsace.

Mercredi, le tribunal administratif de Strasbourg a suspendu provisoirement les travaux tout juste entrepris pour préparer la fermeture, infligeant un nouveau revers à l'Etat.

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