Sport amateur: des élus de villes populaires présentent leur "plan de relance"

Un collectif d'élus de villes populaires a présenté, lundi en banlieue parisienne, son "plan de relance" du sport amateur, mis à mal par la crise sanitaire fragilisant le lien social et amplifiant des difficultés antérieures dans leurs territoires défavorisés.

La fermeture des équipements sportifs au gré des restrictions destinées à lutter contre l'épidémie de Covid-19 a des conséquences dévastatrices dans les quartiers populaires, s'alarment ces responsables politiques qui tenaient lundi un "Grenelle de l'éducation et de l'inclusion par le sport" à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise).

Cette conférence marquait une nouvelle étape de la campagne de sensibilisation que mènent depuis plusieurs mois sportifs et élus de divers bords politiques. Ils ont notamment publié plusieurs lettres ouvertes dans la presse à l'automne.

"La crise Covid est un accélérateur de la pauvreté, de la crise économique, de la crise sociale, mais aussi de la crise sportive", a déclaré le maire PCF de Grigny (Essonne), Philippe Rio, lors d'une conférence de presse donnée aux côtés des édiles de Garges-lès-Gonesse, Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), Roubaix (Nord) et Allonnes (Sarthe).

"Il y a des solutions, il y a des gens qui sont motivés localement. Il faut nous donner les moyens de changer, de faire ce réseau d'acteurs, d'échanges, et en même temps avoir les moyens pour préparer ce plan de relance, cette sortie de Covid", a dit M. Rio.

Le collectif a présenté une dizaine de propositions pour développer le sport dans les quartiers populaires. Parmi elles, la mise en place d'un fonds d'urgence pour les associations socio-sportives, un plan de 10.000 emplois orientés vers ces associations ainsi que des projets d'intégration et d'insertion professionnelle à travers le sport.

Le but "est de passer d'une échelle de volontarisme local à une échelle de reconnaissance nationale", a expliqué Catherine Arenou, maire (divers droite) de Chanteloup-les-Vignes.

Les élus demandent aussi au gouvernement la construction d'équipements sportifs adaptés aux besoins des territoires. "Tous mes équipements sont pleins, du lundi au dimanche, il n'y a plus un seul créneau", témoignait ainsi récemment le maire de Garges-lès-Gonesse, Benoit Jimenez, dans une interview à l'AFP.

Les zones urbaines sensibles ont en proportion près de deux fois moins d'équipements sportifs que la moyenne française, selon un rapport de 2014 du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.