Le chimiste belge Solvay a inauguré mardi à La Rochelle (Charente- Maritime) une ligne de recyclage de terres rares destinées aux aimants permanents qui équipent les véhicules électriques, les éoliennes, l'électronique ou les systèmes de défense, et qui sont essentiellement produits en Chine.
L'opération permet au site de La Rochelle, "la plus grande usine hors de Chine capable de séparer toutes les terres rares", selon un communiqué de Solvay, d'amorcer une relance de ce berceau historique du recyclage des terres rares en France, hérité du démantèlement de Pechiney et Rhône-Poulenc, et dont une grande partie était inutilisée.
Le groupe produira des oxydes néodymes et du praséodyme, deux des 17 éléments qui constituent le groupe des "terres rares" (avec le dysprosium, le terbium..), indique le groupe dans un communiqué.
Dans un premier temps, selon le directeur général Philippe Kehren interrogé dans l'Usine Nouvelle, le montant de l'investissement s'élève à "quelques millions d'euros".
"La question se posera de savoir si nous investissons dans quelque chose de plus gros, qui peut monter au-delà de 100 millions d'euros, afin de répondre à 30% de la demande européenne à l'horizon 2030" ajoute M. Kehren dans le magazine.
L'usine actuelle, située sur un site de 40 hectares dans la zone industrielle de Chef de Baie, en bord de mer, emploie plus de 300 personnes et fabrique également des produits de formulation à base de terres rares pour les marchés de la catalyse, de la dépollution automobile, du polissage et de l'électronique.
Cette annonce fait suite à celle de la start-up lyonnaise Carester, qui a posé la première pierre d'une usine de recyclage de terres rares à Lacq (Pyrénées-Atlantiques) mi-mars grâce à des financements français et japonais, avec la vocation d'alimenter le marché des batteries automobiles.
Les deux projets s'inscrivent dans l'ambition française et européenne affichée d'augmenter la souveraineté du Vieux Continent en matière de métaux et minéraux critiques pour la transition écologique, et de faire émerger des chaînes de valeur industrielles en Europe pour contrer le quasi-monopole de la Chine.
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