Sobriété, renouvelables, nucléaire: l'ancienne ministre Emmanuelle Wargon, candidate à la présidence de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), a déroulé mercredi sa vision des priorités énergétiques devant les parlementaires, qui doivent encore avaliser sa nomination.
Auditionnée devant le Sénat, Mme Wargon a esquissé trois enjeux: "la sécurité d'approvisionnement et la souveraineté énergétique", la "protection des consommateurs et la compétitivité de nos entreprises" et "l'accélération de la transition écologique".
"Pour atteindre tous ces objectifs, nous devons travailler sur la sobriété et l'efficacité, le développement des énergies renouvelables et sur l'appui sur le nucléaire", a-t-elle exposé.
"Je suis favorable à l'électricité nucléaire, clairement", "à la fois sur le maintien des réacteurs existants et sur le développement du nouveau nucléaire", a-t-elle précisé.
A cet égard, elle s'est justifiée de l'arrêt définitif de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2020, alors qu'elle était au gouvernement, très critiqué par la droite notamment. "La décision de fermeture de Fessenheim avait été prise longtemps auparavant", a-t-elle fait valoir.
Mme Wargon a été proposée en juillet par l'Elysée pour présider la Commission de régulation de l'énergie. Ce "projet de nomination" doit être avalisé par l'Assemblée nationale et le Sénat.
L'ancienne ministre a assuré les sénateurs de son indépendance. "J'ai tourné une page, je me suis engagé politiquement, cet engagement prend fin avec cette nomination", a dit Mme Wargon, qui veut diriger la CRE "en toute liberté".
Elle a au passage cité des exemples d'anciens ministres devenus dirigeants d'autorités indépendantes, comme Jean-Pierre Jouyet à l'AMF ou Jacques Toubon comme Défenseur des droits.
Emmanuelle Wargon, 51 ans, a été pendant le dernier quinquennat secrétaire d'Etat à l'Ecologie (2018-2020), puis ministre du Logement (2020-2022). Candidate aux législatives dans le Val-de-Marne en juin dernier, elle avait été battue au premier tour.
Si elle est confirmée par le Parlement, Mme Wargon succédera à Jean-François Carenco, nommé ministre délégué à l'Outre-mer.