Les collectivités n'avancent pas toutes au même rythme pour réduire leurs coûts énergétiques et leur empreinte carbone, les métropoles devançant les villes moyennes, selon une étude de l'institut privé Xerfi publiée mercredi.
S'appuyant sur l'audit du bilan carbone de 260 communes et agglomérations, l'étude montre que le chemin vers la neutralité carbone est encore "long et chaotique".
Elle évalue à 3,5 millions de tonnes équivalent CO2 les émissions de gaz à effet de serre des communes et intercommunalités.
"En réalité, les communes et agglomérations avancent en ordre dispersé" et "si la transition écologique est bel et bien enclenchée, c'est davantage sous l'effet des contraintes réglementaires que de l'adhésion des maires", estiment les auteurs, deux jours après la présentation par l'exécutif d'un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France.
Les grandes métropoles "ont une longueur d'avance tandis que des projets de transition environnementale collaborative essaiment au niveau local". A Paris, les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la ville ont ainsi déjà baissé de plus de 21% entre 2014 et 2020.
D'autres villes comme Grenoble, Nantes, Boulogne-Billancourt ou Cagnes-sur-Mer sortent également du lot avec une intensité carbone "relativement faible".
Mais les villes intermédiaires, qui comptent entre 20.000 et 100.000 habitants, semblent elles "à la traîne".
De plus, le financement de la transition écologique reste "pharaonique", entre "les 500 milliards d'euros nécessaires pour réhabiliter les 400 millions de m2 de bâtiments publics" et les "12,5 milliards à débourser chaque année pour atteindre la neutralité carbone", relève l'étude.
Les auteurs identifient trois pistes pour réduire le bilan carbone des collectivités: la rénovation énergétique des bâtiments publics, qui permettrait de réduire de 5,7 millions de tonnes équivalent CO2 les émissions de gaz à effet de serre, la modernisation de l'éclairage public et le verdissement des flottes de véhicules.