La secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson a affirmé mardi vouloir s'"attaquer à une réduction de toutes les formes de gaspillage", en défendant devant le Sénat le projet de loi antigaspillage et pour une économie circulaire.
"C'est le moment d'agir, la planète se dégrade, nos enfants respirent mal (...). Les dérives climatiques exigent des actes concrets", a plaidé la ministre au lendemain d'un sommet sur "l'urgence climatique" à l'ONU et de la plainte inédite déposée par 16 jeunes, dont Greta Thunberg, contre la France et quatre autres pays.
"J'ai conscience que ce projet de loi (...) arrive à un moment politique particulier, après une crise née notamment du rejet d'une fiscalité écologique trop lourdement ressentie par les ménages les plus modestes, mais dans le même temps, une période de mobilisation sans précédent de la jeunesse en faveur du climat", a-t-elle souligné, faisant référence à la crise des "gilets jaunes".
Les Français "nous demandent d'agir pour passer d'une société du tout jetable à une société économe de ses ressources et respectueuse de l'environnement, pour passer à une société du tout réutilisable", a poursuivi Brune Poirson.
"Nous souhaitons désormais nous attaquer à la réduction de toutes les formes de gaspillage", a-t-elle affirmé. "Nous devons construire un 21e siècle qui sera celui de la consommation sobre, celui de la fabrication de produits de qualité, faits pour durer (...) en étant réparables, réutilisables et en fin de vie recyclables pour que rien ne se perde plus".
Défendant aussi un projet "pensé dans l'intérêt des collectivités territoriales et des territoires", Mme Poirson a indiqué que le transfert des charges vers les filières économiques qui émettent les déchets ainsi que les mesures pour lutter contre les dépôts sauvages représenteront "un gain de 500 millions d'euros par an pour les collectivités".
Le texte entend notamment renforcer le principe du pollueur/payeur en l'étendant à de nouveaux secteurs: jouets, matériaux de construction, articles de sports, de bricolage, ou encore lingettes ou produits du tabac.
Les déchets du bâtiment coûtent "100 millions d'euros" par an aux collectivités, rien que les mégots de cigarettes coûtent "6 millions d'euros", a cité Mme Poirson.
Abordant la question polémique de la consigne, la ministre a assuré devant la chambre haute qu'"aucune consigne pour recyclage ne pourra être mise en place sans que les collectivités en aient décidé". Aucun système de consigne pour recyclage ne pourra être mis en oeuvre "sans qu'il soit aussi adossé d'une façon ou d'une autre à une consigne pour réemploi", a-t-elle également affirmé.