Sécurisation des Jeux Olympiques: les PME veulent leur part du gâteau

Les start-up, PME et entreprises de taille moyenne françaises de la sécurité numérique veulent obtenir un rôle visible dans la sécurisation des JO 2024, sans être certaines encore que les promesses qui leur ont été faites seront bien tenues.

Depuis longtemps, le secteur français de la cybersécurité, du contrôle d'accès ou de la surveillance vidéo compte sur ces Jeux olympiques pour faire sur la scène internationale une démonstration de son savoir-faire.

Les industriels de la sécurité réunis dans un "comité stratégique de filière" (CSF) ont défini avec l'Etat un certain nombre de domaines ou celui-ci financerait des expérimentations, pour aider les entreprises à construire leur offre et être prêtes pour le jour J.

Les Atos, Thales, Airbus, Orange, Idemia et autres grands industriels du secteur ont promis d'associer des start-up, PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) à leur offre, pour faciliter l'émergence d'une filière française dynamique, et de faire en sorte qu'elles aient au moins 30% du budget de sécurisation des JO.

Mais le plan d'action défini en janvier 2020 a pris du retard, et les expérimentations qui auraient dû avoir lieu avec le ministère de l'Intérieur n'ont toujours pas commencé.

L'Etat vient à peine de lancer les appels à manifestation d'intérêt qui doivent permettre aux entreprises de présenter leurs offres et commencer à rentrer dans le concret.

"On est en retard", regrette Jean-Noël de Galzain, patron de la firme française de cybersécurité Wallix et d'Hexatrust, une association d'entreprises françaises de cybersécurité. "On arrive à la fin 2022, et on parle de Jeux olympiques en 2024".

"Le projet a un peu de mal à se définir", confirme Grégoire Germain, le patron de Harfang Lab, une petite entreprise de cybersécurité qui vend une solution complémentaire aux anti-virus classiques.

- "Un peu la course" -

Sa société n'a pas répondu directement aux appels à manifestation d'intérêt, mais a fait des devis pour des grands intégrateurs qui eux même candidatent aux marchés publics.

"Je sais qu'on va être sollicité en urgence et qu'on devra délivrer vite", ajoute-t-il un peu fataliste. "Mais on est enthousiaste, on est prêt à réagir vite".

Sekoia, qui vend un service de sécurisation des réseaux d'entreprise, a postulé directement sur un appel à manifestation d'intérêt, et travaille aussi avec des grandes entreprises comme Orange pour être intégrée dans leurs propositions de service.

"Il y a plein de réseaux différents - les stades, les fans zones, l'accueil - on trouvera sûrement des périmètres ou notre solution apportera une plus-value", indique François Deruty, le directeur des opérations de l'entreprise.

"C'est un peu la course, mais l'esprit est bon et ça avance", estime-t-il.

Du côté de l'État et du ministère de l'Intérieur, on met en avant le fait que la fusée de la coopération industrielle est bel et bien lancée.

"On est parti un peu tard dans cette affaire mais on est parti, ce qui est déjà bien, et on est sur le point d'arriver, ce qui est plutôt rassurant", estimait début septembre dans une table ronde le préfet Olivier de Mazières, un responsable du ministère de l'Intérieur en charge des coopérations de sécurité.

"Le plus on pourra +taguer+ des achats en vue des Jeux olympiques dans la loi de financement de 2023, le mieux ça sera", avait-il ajouté

Pour les entreprises françaises, l'enjeu "va au-delà des Jeux olympiques", souligne en tout cas Jean-Noël de Galzain.

"Derrière, il y a d'autres projets, d'autres évènements, l'équipement à terme de nos forces de sécurité et de nos sites évènementiels" ainsi que des administrations françaises, a-t-il souligné.

"Si d'aventure il y avait le moindre risque qu'on n'atteigne pas les 30%, on se rappellerait facilement à la mémoire de nos interlocuteurs", a-t-il ajouté.

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