Une centaine d'agriculteurs de l'Oise s'est rassemblée vendredi devant la préfecture pour crier son inquiétude face à la sécheresse des derniers mois mais aussi sa colère face à l'obligation de planter des cultures pour éviter que les sols restent nus.
Réunis sous une pluie battante, à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), ils ont regardé un agriculteur déposer de la terre sèche, morcelée, sur le trottoir devant la préfecture.
Aux inquiétudes liées à la sécheresse et aux mauvaises récoltes "s'ajoute l'absurdité" de la PAC, qui impose "de semer des couverts intermédiaires (CIPAN) pour couvrir le sol", écrivaient-ils jeudi dans un communiqué.
Implantées entre la récolte des cultures d'été ou d'automne et les semis de printemps, les "cultures Intermédiaires Pièges à Nitrates" (CIPAN) permettent, selon un document de la Chambre d'agriculture des Hauts-de-France, "d'éviter que les sols restent nus pendant l'hiver".
"On vit une sècheresse historique avec très peu d'eau depuis des mois" a pointé Régis Desrumaux, président de la FDSAE60, qui se dit "dans l'impossibilité" d'implanter ces CIPAN "du fait des conditions climatiques", avec une terre sèche qui casse le matériel et oblige à utiliser davantage de carburant.
Les agriculteurs de ce département, gros pourvoyeur de céréales, dénoncent une date butoir de plantation fixée au 31 août, impossible à tenir selon eux. Ils avaient proposé de la décaler au 7 septembre mais se sont heurtés à un refus des préfets de Région et de l'Oise, alors qu'un report a été octroyé dans le Val-d'Oise limitrophe.
Les agriculteurs agitent la menace de blocages s'ils n'obtiennent pas de dérogation.
Dans un courrier au préfet de région, le président du Conseil régional Xavier Bertrand a demandé jeudi une suspension provisoire de cette obligation.
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