Se fier aux applis pour identifier les champignons cueillis dans les bois est risqué, rappellent les autorités sanitaires

Manger une amanite phalloïde confondue avec une coulemelle peut causer une hépatite mortelle: les autorités sanitaires ont appelé à nouveau jeudi à ne pas se fier aux applications de reconnaissance des champignons sur smartphone en raison d'un "risque élevé d'erreurs d'identification".

Environ 500 intoxications liées à la cueillette et à la consommation de champignons ont été recensées par les centres antipoison en France depuis le 1er juillet, a indiqué dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

Et alors qu'une "augmentation nette des cas est observée" depuis le début de ce mois de septembre, "un pic est attendu en octobre", avertit-elle.

Si consommer des champignons en mauvais état, mal conservés, pas assez cuits ou en trop grande quantité peut causer une intoxication, confondre une espèce comestible avec une espèce toxique, parfois en se fiant à une application sur son smartphone, peut parfois des conséquences graves.

Ainsi la consommation de clitocybes de l'olivier -un champignon très toxique qui pousse en touffes sur les bois morts-, pris pour des girolles ou des chanterelles, peut entraîner des troubles digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées...) parfois sévères et une déshydratation et a été la cause d'intoxication la plus fréquente en 2024, souligne l'agence.

Mais les cas les plus graves concernent l'amanite phalloïde, parfois confondue avec une coulemelle: elle peut causer des hépatites parfois mortelles.

L'agence sanitaire rappelle les précautions à prendre: cuire les champignons au moins 20 minutes, ne ramasser que ceux que l'on connaît parfaitement, faire contrôler sa récolte par un pharmacien ou une association de mycologie en cas de doute.

En outre, il ne faut "jamais donner de champignons cueillis aux jeunes enfants", dit-elle.

En 2024, du 1er juillet au 31 décembre, 1.363 personnes présentant des symptômes ont contacté un centre antipoison après avoir consommé des champignons en France hexagonale.

Parmi elles, trois personnes sont mortes et trois ont souffert d'insuffisance rénale chronique.