SDHI: le ministre de l'Agriculture soutient l'Anses et les scientifiques

Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a défendu, mardi devant l'Assemblée, "l'indépendance" et "la compétence" de l'Agence de sécurité sanitaire (Anses), mise en cause par le député LFI Loïc Prud'homme à propos d'un avis sur les SDHI, des fongicides controversés.

"C'est aux scientifiques de dire ce qui est, ce n'est pas aux politiques. A partir de là (...) la position de ce gouvernement c'est de s'en remettre à l'avis des scientifiques. Nous sommes rationnels et nous nous en remettons à l'Anses, agence qui est indépendante et compétente", a assuré le ministre.

M. Prudh'homme avait qualifié "de bombe sanitaire à retardement" les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), onze molécules utilisées "à grande échelle" contre les moisissures sur les produits agricoles, ajoutant "qu'une fois de plus les pouvoirs publics s'en remettent aux multinationales qui produisent à la fois les molécules et les études censées les évaluer".

"Il faut mettre de la rationalité dans tout ça", lui a répondu le ministre.

"Nous avons suivi l'alerte donnée par des scientifiques par rapport à ces molécules SDHI. Immédiatement l'Anses s'en est saisie mais l'Anses n'est à la solde d'aucun industriel, c'est une agence indépendante", a-t-il encore asséné.

M. Guillaume a également rappelé qu'en début d'année, quand l'Anses avait estimée qu'aucune alerte sanitaire n'était dans l'immédiat justifiée concernant les fongicides SDHI, "parallèlement, elle est intervenue au niveau de l'UE pour mettre une vigilance en place et regarder ce qui pourrait être fait".

Fin juillet, l'Anses a assuré dans un communiqué qu'elle poursuivait le "traitement de ce signal" concernant les fongicides SDHI.

L'Agence indiquait qu'elle continuait à travailler sur "la définition et le financement de travaux de recherche spécifiques", "la détection d'éventuels effets sanitaires", et enfin "les échanges avec les organismes de recherche et les agences sanitaires chargées de l'évaluation de ces substances, notamment l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)".