Sans repreneur, Gérardmer va continuer à financer sa station de ski

L'exploitation de la station de ski de Gérardmer (Vosges), déficitaire, sera encore assurée ces prochaines saisons par la commune, faute de réponses d'exploitants à l'appel d'offres de délégation de service public et dans un contexte de "décroissance", a annoncé le maire jeudi à l'AFP.

La commune a la charge de l'exploitation de sa station de ski de moyenne montagne (de 800 à 1.200 mètres d'altitude) depuis 2008, mais le réchauffement climatique et les mauvaises saisons génèrent un fort déséquilibre dans les finances publiques.

Une "mauvaise saison", comme celle qui s'est achevée au printemps, avec peu d'enneigement, a ainsi engendré un déficit de 2,7 millions d'euros, a expliqué à l'AFP le maire Stessy Speissmann-Mozas.

La Ville avait alors choisi de présenter un budget en déséquilibre, "en toute transparence avec la population, pour (lui) montrer combien allait coûter la station de ski lors d'une mauvaise saison", rappelle-t-il.

Ce déséquilibre a aussi entraîné la saisine de la chambre régionale des comptes qui a rendu, en juillet, un avis où, "exceptionnellement, elle nous autorise à compenser le budget annexe du ski avec notre budget général de 2,7 millions", selon l'élu.

La station fonctionnera sur le même modèle ces prochaines saisons.

Les élus avaient lancé, en début d'année, un appel d'offres pour une délégation de service public. Concrètement, l'exploitation de la station de ski aurait été confiée à un acteur privé ou à une collectivité.

Mais l'ensemble du domaine n'a pas reçu d'offre. Et, même scindé, seul le domaine de ski nordique avait reçu une unique offre, insuffisante pour se plier aux règles de la concurrence sur les marchés publics.

"Aujourd'hui, aucune collectivité ou aucun partenaire privé ne se propose, évidemment, de nous suivre dans cette aventure de décroissance", souligne le maire. Celui-ci va préparer un scénario qui permettra de "retrouver un point d'équilibre acceptable et de limiter les risques financiers en cas de mauvaise saison".

Actuellement, "le point d'équilibre de notre station est à un peu plus de 5 millions d'euros de chiffres d'affaires", un seuil à peine atteint, même lors des "excellentes saisons".

La "facilité administrative et budgétaire serait de dire: +On ferme+, mais ce n'est pas la volonté", insiste M. Speissmann-Mozas.

En parallèle, la Ville envisage le développement d'un tourisme quatre saisons, avec de nouveaux équipements. Mais "ça ne compenserait pas le manque de chiffre d'affaires" lié au ski.