Sanofi compte régler d'ici "mi-août" les problèmes de rejets toxiques de son site de Mourenx

Le géant pharmaceutique français Sanofi prévoit de corriger d'ici "mi-août" les défaillances de son usine de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), en arrêt pour maintenance depuis début juillet en raison de rejets toxiques hors norme, a assuré mardi le directeur général du groupe.

"Nous avons bon espoir de régler les problèmes de sécurité dans les prochaines semaines", a déclaré Olivier Brandicourt, interrogé au sujet de Mourenx lors d'une conférence téléphonique à l'occasion de la publication des résultats semestriels du groupe.

"Nous visons mi-août pour remettre le site sur les rails et redémarrer l'activité", a-t-il ajouté.

La période de maintenance estivale de cette usine chimique produisant la Dépakine, un médicament antiépileptique lui-même au coeur d'un vaste scandale sanitaire, avait été avancée au 9 juillet par le groupe, après la révélation dans plusieurs médias d'un problème de rejets toxiques hors norme.

"Nous avons pris le sujet très au sérieux (...) et nous continuons à travailler avec les différentes agences de l'Etat" a précisé M. Brandicourt.

Il y a une dizaine de jours, à la suite d'un avis de l'Agence nationale de sécurité de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a notamment prescrit à Sanofi de nouvelles mesures pour réduire et traiter les rejets de bromopropane et de valproate de sodium de l'usine, réviser son évaluation des risques sanitaires et surveiller plus étroitement ses rejets dans l'environnement.

"L'application stricte" de ces nouvelles mesures "conditionnera la remise en service" de l'usine, avait souligné la préfecture.

Une association de riverains de l'usine, l'Arsil, a déjà porté plainte contre Sanofi et les autorités administratives chargées de son contrôle pour "mise en danger d'autrui" et "administration de substances nuisibles", alors que selon l'Anses, il n'existe pas de seuil minimum d'exposition sans risque au valproate.

Des associations environnementales, France Nature Environnement (FNE) et Sepanso 64, ont également annoncé début juillet qu'elles comptaient porter plainte.

Sanofi n'a pas passé de provisions pour risques liés à ces contentieux, et ne prévoit pas un surcoût spécifique lié à ses travaux à Mourenx, qui entrent dans les "coûts normaux" de maintenance de ses sites industriels, a précisé mardi le directeur financier du groupe, Jérôme Contamine.

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