Salaires hommes-femmes: Philippe veut atteindre une égalité "dans les faits"

Edouard Philippe a affiché mercredi son ambition d'atteindre "le plus vite possible" l'égalité salariale hommes-femmes "dans les faits" plutôt que dans de "belles déclarations juridiques", après avoir présenté un nouveau plan du gouvernement aux partenaires sociaux.

"Ce qui est fou, c'est que tout existe dans le droit, mais dans les faits l'égalité n'est pas là. Notre objectif c'est de passer de belles déclarations juridiques à une véritable égalité réelle", a déclaré le Premier ministre dans la cour de Matignon, après une réunion de deux heures avec patronat et syndicats.

"C'est un défi collectif, si ça avait été simple cela aurait déjà été fait, mais nous ne voulons pas nous résigner, nous ne voulons pas accepter l'idée qu'il ne serait pas possible d'atteindre cet objectif. Donc nous allons avancer", a-t-il insisté, reconnaissant qu'il n'y a "pas de baguette magique".

Selon le projet gouvernemental, les entreprises de plus de 50 salariés présentant des écarts "injustifiés" de salaires hommes-femmes seront sanctionnées à partir de 2022 avec une pénalité financière pouvant aller jusqu'à 1% de leur masse salariale.

Un logiciel permettra d'identifier plus objectivement des écarts de salaires injustifiés entre hommes et femmes au sein d'une même entreprise, qui devra si elle ne respecte pas la loi prendre des mesures de rattrapage en trois ans.

Le principe "à travail de valeur égale, salaire égal" est inscrit dans la loi depuis 45 ans. Pourtant, à poste et âge équivalents, le taux d'écart de salaire hommes-femmes reste de 9%.

De façon générale, cet écart salarial hommes-femmes dépasse les 25%, notamment car le temps partiel est largement occupé par les femmes.

La concertation avec les partenaires sociaux sur ce plan va finalement durer six semaines, a annoncé M. Philippe, contre quatre prévues initialement.

Le Premier ministre a estimé que les partenaires sociaux avaient fait part "de leur volonté d'avancer" et d'"une envie collective" de "passer d'une obligation de moyens à une obligation de résultats" en matière d'égalité salariale hommes-femmes.