Martin Hirsch, initiateur du RSA (revenu de solidarité active) créé en 2009, a accusé mercredi de "révisionnisme social" l'écrivain Edouard Louis, qui l'accuse dans un roman paru en mai d'avoir "broyé le dos" de son père.
L'actuel directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) s'est mué en romancier pour riposter aux attaques de l'auteur de "Qui a tué mon père": son premier ouvrage de fiction, "Comment j'ai tué son père", sortira chez Stock le 27 février.
Une manière pour l'ancien haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté de Nicolas Sarkozy de réhabiliter le RSA en s'adressant aux "lecteurs" d'Edouard Louis.
"Frappé" d'avoir été présenté "un matin à la radio" comme un assassin aux côtés d'anciens présidents et ministres, "sans distance", Martin Hirsch a voulu écrire sur cette "époque" propice aux fake news, sur "comment on utilise un procédé pour faire croire des choses fausses et comment cela peut se propager", a-t-il dit sur France Inter.
"Quand quelqu'un inonde les réseaux sociaux, va dans le monde entier (...) expliquer +My father has been killed by Martin Hirsch+ (mon père a été tué par Martin Hirsch), les gens le prennent au premier degré bien évidemment, il est bien vivant son père d'ailleurs", a-t-il relevé.
"Moi j'appelle cela, et le mot est grave, du révisionnisme social, c'est-à-dire qu'il refait l'histoire du RSA", à "des fins détournées et idéologiques", a accusé Martin Hirsch.
Selon lui, Edouard Louis, "avec cette légitimité d'intellectuel", explique "à des lecteurs qu'il prend pour des gogos que le RSA en fait c'est une arme de destruction massive pour tuer les gens, casser le dos des pauvres gens qui ne peuvent pas travailler et qui sont malades, qu'on viendrait forcer à coup de trique à aller travailler à 40 km de chez eux, mais c'est absurde!"
Face à "l'énorme problème de pouvoir d'achat" constaté "ces derniers mois" en pleine crise des "gilets jaunes", le recours à la prime d'activité, créée à la suite du RSA, s'est avéré "bien utile", a souligné Martin Hirsch, appelant à "aider les personnes plutôt que de faire croire qu'on les assassine".
Successeur du revenu minimum d'insertion (RMI), le RSA concerne 1,8 million de personnes, pour un montant mensuel moyen de 494 euros à la mi-2018.