Romanet chargé de trouver une "gouvernance" au projet d'axe fluvial Méditerranée-Rhône-Saône

François Bayrou a confié une mission à Augustin de Romanet, ex-patron d'Aéroports de Paris , pour "proposer un schéma de gouvernance" au projet d'axe fluvial Méditerranée-Rhône-Saône (MeRS) promis en 2022 par Emmanuel Macron, a fait savoir Matignon vendredi.

La mission, qui rendra ses conclusions "d'ici la fin de l'année", "devra proposer un schéma de gouvernance" qui soit "unifiée et équilibrée", avec "des avancées concrètes dès 2026", ont précisé à l'AFP les services du Premier ministre.

Elle a pour objet notamment de "rechercher une meilleure intégration" des opérateurs portuaires situés le long de cet axe fluvial pour "faire avancer" le projet.

Ce projet de "grand port Marseille-Lyon", lancé il y a trois ans par le chef de l'Etat, vise à mieux connecter par voie fluviale la cité phocéenne à son arrière-pays, et irriguer ainsi davantage les marchés européens.

Sur cet axe, 80% des marchandises sont encore acheminées par la route, 15% par le rail et seulement 5% par le Rhône.

Sur ses 330 km navigables entre Marseille et Lyon, les péniches transportent en majorité du vrac (sable, sel, céréales...) et à peine 70.000 conteneurs en moyenne chaque année.

Pourtant, les volumes transportés sur l'eau pourraient être quadruplés sans investissement supplémentaire, car "l'autoroute est déjà prête", assure Romain Maillot délégué général au développement de l'axe MeRS.

Avec 17 zones portuaires, un chenal, des écluses et de nombreux entrepôts, l'axe Lyon-Marseille est bien équipé.

Mettre davantage le Rhône à profit permettrait de décongestionner les axes routiers, une barge pouvant transporter jusqu'à l'équivalent de 110 camions, et de limiter la pollution, le fluvial émettant trois à cinq fois moins de CO2 que la route par tonne de marchandises, selon l'Agence de la transition écologique (Ademe).

Toutefois, ce mode de transport n'est pas rapide, puisqu'il faut compter deux à trois jours de trajet sur le fleuve entre Marseille et Lyon en raison des nombreux barrages au niveau des centrales hydroélectriques, contre trois à quatre heures en camion, et ce pour un prix quasi équivalent.

Le levier d'action pour attirer les entreprises pourrait être le prix de la manutention (charger et décharger les conteneurs sur les péniches dans les ports), avance M. Maillot.

Le géant du transport maritime CMA CGM a débuté en avril des opérations sur le port Édouard-Herriot à Lyon, où il a obtenu en consortium une sous-concession de 30 ans afin de développer les trafics fluviaux. Avec un investissement immédiat de 40 millions d'euros, l'objectif est de doubler le trafic fluvial sur le Rhône d'ici 2032.

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