Risques sanitaires: le successeur du Conseil scientifique désormais au complet

Le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires, ou Covars, successeur du Conseil scientifique créé pour faire face au Covid-19, est désormais au complet, avec 18 membres, dont la nomination est publiée jeudi au Journal officiel.

Jusqu'alors, seule la présidente de ce comité créé il y a plus d'un mois, l'immunologue Brigitte Autran, avait été choisie.

Le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires comptera 18 membres, dont 15 scientifiques ou professionnels de santé (12 hommes et trois femmes), selon un arrêté paru au JO, à quelques heures de son installation officielle par les ministres de la Santé François Braun et de la Recherche Sylvie Retailleau.

Ils sont nommés pour une durée de deux ans, renouvelable une fois.

Certains anciens du Conseil scientifique en feront partie, dont le virologue Bruno Lina, l'infectiologue Denis Malvy, le modélisateur à l'Institut Pasteur Simon Cauchemez, le vétérinaire Thierry Lefrançois.

Le Covars comprendra aussi une ancienne membre du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV), lui aussi dissous, Mélanie Heard, responsable du pôle santé du think tank Terra Nova.

Parmi les nouveaux venus, un spécialiste d'"écologie de la faune sauvage et santé des écosystèmes", Patrick Giraudoux, une cheffe adjointe des urgences du CHU de Nice, Julie Contenti, un médecin généraliste, Olivier Saint-Lary, ou encore une spécialiste de santé sexuelle et reproductive, Annabel Desgrées du Loû, par ailleurs membre du Comité national d'éthique.

A ces spécialistes s'ajoutent deux représentantes de patients, Yvanie Caillé, fondatrice de l'association Renaloo (et ancienne du COSV), et Cécile Offerlé, membre de Aides, ainsi qu'une représentante des citoyens, Véronique Loyer, directrice du bénévolat à la Fondation Claude Pompidou.

Ce comité, créé cet été, succède, avec une visée plus large, au Conseil scientifique créé en 2020 et présidé par le professeur Jean-François Delfraissy, qui a cessé d'exister avec la levée de l'état d'urgence sanitaire fin juillet.

Il a pour mission de surveiller "les risques sanitaires liés aux agents infectieux atteignant l'homme et l'animal", les "polluants environnementaux et alimentaires" et le "changement climatique".

Cette vision globale, qualifiée de "one health" par ses promoteurs, est de plus en plus défendue par nombre de spécialistes de santé publique.

"Face à ces nouveaux défis, il est indispensable de pouvoir disposer d'un comité constitué de différentes expertises scientifiques permettant d'apprécier les risques dans leur globalité, et aussi leurs conséquences physiques, psychiques et sociétales", ont souligné les deux ministres dans un communiqué.

Le Covars, dont les avis seront rendus publics, est chargé de faire des recommandations face à une menace ou une crise sanitaire.

"Parmi les risques déjà identifiés et sur lesquels le Covars aura à se prononcer dans les prochaines semaines, figurent la résurgence de l'épidémie de Covid-19 ou les projections attachées à l'épidémie de Monkeypox, mais aussi la polio ou la dengue par exemple", selon le communiqué.

Ce comité pourra "s'autosaisir selon les risques potentiels" identifiés, et s'élargir au besoin "lors d'éventuelles crises" pour "s'adjoindre les meilleures expertises", ont rappelé les ministres.