Des militants écologistes ont tenté de s'introduire samedi matin dans un site du groupe pharmaceutique et agrochimique Bayer à Villefranche-sur-Saône (Rhône) avant de manifester à Lyon près du siège social français du groupe allemand, a-t-on appris de sources concordantes.
Dans la matinée, environ 400 personnes vêtues de combinaisons blanches selon les organisateurs, entre 200 et 300 selon la préfecture, ont découpé une partie des grillages et se sont déployées autour du site Bayer de Villefranche-Limas afin de le "mettre à l'arrêt", a indiqué à l'AFP Benoît, un porte-parole du Soulèvement pour la Terre.
Selon le groupe allemand, qui dément toute "intrusion", la production de ce site, dédié à la formulation et au conditionnement des produits de protection des plantes, avait été arrêtée "en amont par (ses) soins".
Bayer Crop Science France a indiqué dans un communiqué entendre "les attentes des manifestants" et tenir "au droit de parole de chacun". Le groupe a en revanche condamné "avec la plus grande fermeté les actions menées ce matin" à Villefranche, ainsi que "les multiples dégradations et insultes proférées en marge du cortège lyonnais".
L'après-midi, une manifestation a également réuni 2.000 personnes selon les organisateurs, 1.500 selon la préfecture, à Lyon non loin du siège français du groupe Bayer, propriétaire de Monsanto depuis 2018.
"Démonte Bayer, retourne Monsanto, soulève la terre" était-il écrit sur une banderole en tête du cortège.
"Il faut que Bayer-Monsanto s'en aille, qu'ils sortent de notre existence", a déclaré le porte-parole du Soulèvement pour la Terre, qualifiant le groupe d'"industrie toxique et écocidaire".
"Nous voulons faire alliance, une alliance politique entre paysans, écologistes et territoires pour visibiliser la bataille pour le vivant", a-t-il ajouté.
La fin de la manifestation a donné lieu à des heurts avec la police, qui a répliqué à des jets de projectiles et des feux de poubelles par des tirs de grenades lacrymogènes, a précisé la préfecture.
Cinq interpellations ont été effectuées dans la matinée et douze durant l'après-midi, la plupart pour "attroupement en vue de commettre un acte délictuel", selon la préfecture.
Le préfet du Rhône Pascal Mailhos a "condamné fermement" sur Twitter les "images insupportables des drapeaux français et européens brûlés" au cours de cette manifestation. Il a saisi le procureur de la République.