Retraites: en France, l'écart hommes-femmes supérieur à la moyenne de l'OCDE

L'écart entre les retraites perçues par les hommes et celles perçues par les femmes en France reste supérieur à la moyenne de l'OCDE, selon le "Panorama des pensions 2025" publié jeudi par l'institution.

Dans toute l'OCDE, les femmes perçoivent des pensions "en moyenne nettement plus faibles que les hommes", avec un écart moyen de 23%, qui monte à 27% en France, indique le rapport.

Au palmarès des pays les plus égalitaires (avec des écarts inférieurs à 10%), figurent la République tchèque, l'Estonie, l'Islande, la Slovaquie et la Slovénie. A l'inverse, parmi les pays les plus inégalitaires figurent l'Autriche, le Mexique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni (écarts moyens de plus de 35%), avec un record pour le Japon à 47%.

L'écart hommes-femmes en France présente toutefois des caractéristiques spécifiques, indique l'OCDE.

D'une manière générale, dans tous les pays de l'OCDE, les écarts de retraites entre hommes et femmes sont liées aux différences de revenus tout au long de la vie, en raison principalement des maternités.

Les femmes ont des salaires horaires plus faibles (parce qu'elles sont sur-représentées dans les métiers les moins rémunérés, que les maternités pèsent sur leur progression de carrière...), elles ont tendance à faire plus de temps partiel, et à avoir une durée de carrière inférieure à celle des hommes.

Mais le cas de la France surprend, car sur ces trois tableaux, elle a plutôt tendance à faire un peu mieux que la moyenne de l'OCDE, notamment parce que "la retraite des mères est bien protégée" dans l'Hexagone, souligne l'Organisation.

Pour l'Organisation, la persistance d'une inégalité un peu plus forte que la moyenne en France s'explique sans doute par la structure même de son système de retraite.

"L'importance spécifique accordée en France à la durée de cotisation", qui amènent les femmes à avoir plus souvent une décote, et moins souvent une surcote, est un facteur explicatif, selon l'OCDE.

Un autre facteur est à chercher dans la retraite complémentaire (Agirc-Arrco). Parce qu'elle octroie des droits à pension jusqu'à des niveaux de rémunération très élevé (jusqu'à 8 fois le plafond de la Sécurité sociale), elle permet aux salariés les mieux payés de cotiser beaucoup pendant leur carrière, mais ensuite de bénéficier le moment venu d'une pension élevée, et pendant longtemps, puisque leur espérance de vie est généralement élevée - or ce sont plus souvent des hommes.

Une telle situation n'existe pas dans beaucoup d'autres pays, ou les droits à pension sont plafonnés beaucoup plus strictement.