La direction du parti Horizons présidé par Edouard Philippe a jugé "stupéfiante" la tribune co-signée par Bruno Retailleau qui demande de suspendre les aides aux énergies renouvelables, a rapporté le numéro deux du parti et ancien ministre de l'Ecologie Christophe Béchu.
Réunis mardi soir en bureau politique, les responsables du parti ont fait part de leur "incompréhension" et se sont montrés "très critiques" de cette tribune co-signée par le président des Républicains et ministre de l'Intérieur, qui plaide pour la fin des "subventions publiques" pour l'éolien et le photovoltaïque.
"Cette sortie, qui consiste à aligner les Républicains sur le Rassemblement national sur la question énergétique, est totalement stupéfiante", a estimé devant quelques journalistes le secrétaire général d'Horizons.
Edouard Philippe "a été très fort sur le sujet en rappelant que, pour lui, c'est une fausse bonne idée de tout faire reposer sur le nucléaire". "Parce que si on a le moindre pépin sur un réacteur, les standards de précaution font que vous arrêtez tout", a-t-il expliqué, en rapportant qu'Horizons soutenait un "mix énergétique" reposant à la fois sur du nucléaire et du renouvelable.
"Déduire que l'insuffisante électrification des usages ne remet pas en cause notre capacité de production mais doit conduire à renouveler le renouvelable par du nucléaire, c'est un sophisme, c'est le populisme qui remplace le scientifique", a taclé l'ancien ministre de l'Ecologie.
La présidente Horizons ex-LR de la région Pays de la Loire Christelle Morançais a elle-même rappelé que sa région, quand elle était présidée par M. Retailleau, avait financé des hydroliennes et des dispositifs éoliens offshore.
La tribune de Bruno Retailleau avait généré des remous au sein du gouvernement: la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher l'avait accusé de "populisme", ce qui avait in fine conduit à un rappel à l'ordre par le président Emmanuel Macron.