Fait rare, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a annoncé mercredi soir la réquisition d'éboueurs et notamment des grévistes à la Métropole Aix-Marseille-Provence face aux "milliers de tonnes de déchets" qui s'accumulent sur la voie publique.
"Malgré la reprise partielle de l'activité d'enlèvement des ordures ménagères à la suite de la grève débutée le 27 septembre dernier, plusieurs milliers de tonnes de déchets sont encore présentes sur la voie publique dans plusieurs communes" des 92 localités de la collectivité dirigée par la LR Martine Vassal, a indiqué la préfecture de police dans un communiqué.
"Considérant la persistance des atteintes à la salubrité et à la sécurité publiques, en dépit des mesures prises par la Métropole pour y remédier, la préfète de police des Bouches-du-Rhône a pris la décision de réquisitionner par arrêté le personnel strictement nécessaire au rétablissement de l'ordre public, pour une durée maximale de trois jours" à compter de jeudi, a-t-elle ajouté.
Des agents grévistes seront notamment réquisitionnés à Istres (50 kilomètres au nord-ouest de Marseille) ou Marseille, à précisé la préfecture à l'AFP.
Mobilisés sur leur temps de travail et l'application des 35H, les éboueurs de la Métropole s'étaient mis en grève fin septembre mais vendredi dernier, les tournées de collecte avaient commencé à reprendre après un accord entre la Métropole, le syndicat majoritaire FO et la FSU.
La CGT n'avait elle pas signé la proposition d'une baisse des 35H00 de 9,5% pour tenir compte de la pénibilité du travail des agents de collecte et de propreté et la grève a continué dans certains secteurs.
La reprise des tournées n'a donc pas permis d'évacuer toutes les montagnes de déchets, qui débordent maintenant sur des trottoirs et des chaussées. Les intempéries de lundi et le mistral qui s'est levé mercredi rendent la situation critique par endroit.
La dernière réquisition de ce type remonte à 2010 dans la deuxième ville de France, régulièrement affectée par des mouvements de grève des éboueurs. Des hommes de la Sécurité civile avaient dans un premier temps été mobilisés, avant que le préfet en vienne à réquisitionner des éboueurs pour faire fonctionner des centres de transfert d'ordures bloqués par des agents territoriaux en grève à l'époque contre la réforme des retraites.