Rénovation énergétique: trois fois plus de logements rénovés au premier trimestre sur un an

Le nombre de logements ayant fait l'objet d'une rénovation d'ampleur subventionnée par l'Etat a triplé au premier trimestre de l'année, par rapport à la même période de 2024, selon des chiffres de l'Agence nationale de l'habitat (Anah) publiés mardi par le gouvernement.

Entre janvier et mars, "17.178 logements ont fait l'objet d'une rénovation d'ampleur", c'est-à-dire des travaux multiples permettant d'améliorer la performance énergétique d'un logement de plusieurs étiquettes au diagnostic de performance énergétique (DPE), indique le ministère chargé du Logement.

C'est "trois fois plus qu'au premier trimestre 2024", période pendant laquelle 5.584 rénovations d'ampleur avaient été enregistrées, ce qui traduit une "appropriation progressive" du dispositif d'aide publique aux rénovations d'ampleur.

La dynamique de rénovation avait déjà connu "une véritable accélération" fin 2024, avec des niveaux de demandes d'aides et de subventions accordés "inédits", selon l'Anah. Au quatrième trimestre, 48.629 logements avaient fait l'objet d'aides pour une rénovation d'ampleur, et 91.374 au total l'année dernière.

Les demandes d'aides MaPrimeRénov' pour des rénovations d'ampleur avaient également bondi en fin d'année : 70.408 dossiers déposés au dernier trimestre 2024. Entre janvier et mars 2025, l'Anah a reçu 33.222 demandes, trois fois plus que début 2024.

"Ca y est, la rénovation des bâtiments explose", se réjouit Jacques Baudrier, adjoint (PCF) au logement de la mairie de Paris. "A Paris, on va multiplier par 8 les rénovations énergétiques en trois ans", déclare-t-il à l'AFP.

Or, le budget alloué par l'Etat à MaPrimeRénov' pour 2025 était restreint et risque de ne pas être suffisant pour suivre l'envolée du nombre de demandes.

"Il manquera au moins deux milliards d'euros", assure Jacques Baudrier.

Et pour 2026, l'Etat cherche à réaliser 40 milliards d'économies. Un recours aux certificats d'économie d'énergie (CEE, dispositif qui oblige les fournisseurs d'énergie à financer des actions d'économies d'énergie) pour financer MaPrimeRénov' est régulièrement évoqué.

"Il faut des recettes dédiées à la rénovation, autre que le budget de l'Etat", car sans fonds supplémentaires "on va casser cette dynamique", alerte Jacques Baudrier, qui propose de mobiliser des outils financiers comme la taxe sur les bureaux.

Au premier trimestre, en moyenne une aide de 41.201 euros a été accordée par rénovation d'ampleur, pour un total de 700 millions d'euros d'aides publiques MaPrimeRénov'.

Près de 80% des rénovations d'ampleur de 2025 concernent des logements classés F ou G au DPE, les habitations les plus énergivores et dont la mise en location va obliger le propriétaire à effectuer des travaux d'amélioration énergétique d'ici 2028.

En outre, 46.331 logements ont connu une "rénovation par geste", comme une isolation des fenêtres uniquement ou le changement du système de chauffage, soit un tiers de moins que début 2024.

Dans son communiqué, la ministre chargée du Logement, Valérie Létard, se targue d'avoir obtenu en 2025 un constance dans les règles de MaPrimeRénov' ce qui a mené à "une réussite quantitative" et veut désormais améliorer le dispositif en réduisant les délais d'instruction des dossiers de demande d'aides et en luttant contre les fraudes.